En juin, Guillaume Peltier (LR) avait écrit au Président de la République, Emmanuel Macron, suite au contexte Covid-19 (Cf. notre édition du 23 juin). Quelques semaines plus tard, il aura choisi à nouveau d’attirer l’attention de l’Elysée, en rédigeant une missive de propositions à la ministre de la transition écologique et solidaire sur un sujet qui crispe la Sologne, c’est-à-dire l’extension de l’engrillagement de parcelles privées.
Près de 4 000 kilomètres de clôtures en Sologne. La donnée chiffrée date de 2018 mais n’a pas pour autant disparu en 2020. Pire, elle serait montée en puissance avec de nouveaux grillages poussant tels des champignons. Si le droit de propriété est reconnu inviolable, l’engrillagement n’est pas sans conséquences négatives (biodiversité, risques sanitaires, chasse et éthique, artificialisation des milieux, potentiel touristique, etc.). Face à ce constat attristé, le député Guillaume Peltier vient de rédiger une question écrite à la ministre Élisabeth Borne qui a obligation, en retour, d’y répondre (favorablement ou non) dans un délai de deux mois. Sur le papier, deux items. “D’une part, il faut l’interdiction, dans les zones de continuité écologique et en application des directives européennes, du code de l’environnement et à l’instar du SRADETT (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires), voté par le Conseil régional du Centre-Val de Loire, de toute nouvelle clôture ne permettant pas la libre circulation de la faune (1,20m de hauteur maximale par exemple) en complément, il s’agira aussi de développer les clôtures naturelles pour stopper ce phénomène, explique l’élu. D’autre part, au-delà de l’interdiction de futures clôtures, il convient d’inciter les propriétaires des clôtures déjà existantes à se désengrillager volontairement si des réponses fortes garantissant le droit de propriété sont mises en œuvre. Les intrusions dans la propriété d’autrui deviennent de plus en plus fréquentes, au point que certains veulent appliquer à l’espace rural la notion de bien commun au préjudice des propriétaires qui acquittent l’impôt et assurent l’entretien et la pérennité des champs et des bois. Plus largement, il s’agira aussi de favoriser juridiquement la création d’un corps de gardes-chasse afin de mieux contrôler le respect du droit de propriété.”
Une Sologne bientôt libérée, délivrée ?
En somme, l’idée est de trouver une solution gagnant-gagnant qui satisfasse tout le monde, sans opposer violemment les pierres contre les montagnes. Mais bien en conjuguant dans l’apaisement, Sologne ouverte et respect du droit des propriétaires. Vaste chantier qui risque de durer et il faudra tenir la foulée d’un combat longuet. À coeur vaillant, rien d’impossible… Ce, d’autant plus qu’outre la lettre du député Peltier, pour rappel, moult voix, anonymes (et associatives tels l’ACASCE) et connues (le cinéaste Nicolas Vanier; l’acteur François Cluzet; le président PS du Conseil régional, François Bonneau, etc.), s’élèvent depuis des mois et des mois contre ce phénomène inconvenant emmurant une Sologne qui n’apprécie guère d’être bridée.
Émilie Rencien