Profitant d’un point-presse le 18 octobre lançant la nouvelle politique du Département en matière d’économies d’énergie et, donc, d’installations, déjà réalisées ou à venir, Philippe Gouet, président du Conseil départemental, a martelé, haut et fort, son refus de l’éolien.
L’élu n’y croit pas, il le considère comme laid, disgracieux et incompatible avec la beauté naturelle et ancestrale de nos paysages et territoires, de par tout le département. Philippe Gouet est clair dans sa position et a, notamment, lancé, avec virulence et force un «Peut-on, un instant, imaginer, dans la vallée du Loir, un parc éolien autour du manoir de La Possonnière, maison natale de Ronsard? Les éoliennes ont leur place le long des autoroutes et sur certains sites adaptés. Mais, pas partout!». La messe était dite et, sans partir, sabre au clair, vers la destruction de ce qui a, déjà, été installé, notamment en pleine Beauce, du côté de Moisy et Binas, en matière d’éoliennes, le président Gouet reconnaît qu’il faudra continuer à vivre avec cet environnement déjà implanté, mais qu’il ne faudra pas agrandir d’un mètre carré les parcs existants. «Ce serait une catastrophe visuelle, polluante pour le Loir-et-Cher, que je ne veux pas voir ressembler à notre voisin de l’Eure-et-Loir. Comme moi, 55% des Français sont contre l’éolien». Par contre, il brandit, gagnant, le programme qui entre dans le cadre du plan d’action départementale Agenda 2030, pour la promotion des énergies renouvelables, via un calendrier, ambitieux, de l’installation de 27 centrales photovoltaïques, d’ici 2026-2027, sur la toiture de certains des bâtiments du Département, partout où cela sera possible, soit 19 collèges, plus des bâtiments routiers et sociaux, sites administratifs, sauf l’Hôtel départemental très difficile à équiper, le tout pour un coût estimé à 5,2 millions d’euros (tranche 2022-2023), dont 3,9 M€ pour la rénovation et l’isolation des toitures, avec l’aide de l’État pour 2,3 M€, au titre de la dotation de soutien à l’investissement des départements (DSID).
L’avenir se situe ailleurs
Ainsi, à ce jour, le prix de l’énergie produite (83€/MWH) est inférieur de 204€ par rapport au prix d’achat sur le réseau, en mars dernier. Le premier chantier presque terminé a porté sur les locaux des archives départementales de Vineuil, rue de Réaumur, où plus des trois quarts de la toiture, dont l’étanchéité a été entièrement restaurée, sont équipés de panneaux solaires de la dernière génération (11 millions), recyclable quand ils seront arrivés à bout de vie. Suivront, pour cette première phase, les collèges René-Cassin, à Beauce-la-Romaine ; Saint-Exupéry, au Controis-en-Sologne ; Alphonse-Karr, à Mondoubleau ; Joachim-du-Bellay, à Montrichard Val-de-Cher ; Louis-Pasteur, à Morée ; Léonard-de-Vinci, à Romorantin-Lanthenay ; Joseph Paul-Boncour, à Saint-Aignan-sur-Cher et Gaston-Jollet à Salbris. Les autres bâtiments seront équipés au cours de la seconde phase (2024-2026), dont le centre d’exploitation routier à Lamotte-Beuvron. Des études d’autoconsommation de l’électricité produite, l’orientation du mix énergétique vers l’électricité solaire en développant la production d’eau chaude par des ballons électriques couplé au remplacement des chaudières par des pompes à chaleur, le recours à l’hydrogène, comme vecteur énergétique alternatif, ainsi que le renouvellement du parc automobile classique par des véhicules électriques, etc., font partie du programme en cours de l’implantation d’une nouvelle ère en Loir-et-Cher, où il ne reste qu’à espérer un ensoleillement équivalent à celui du Sud-Ouest ou Est, le plus longtemps possible, avec des étés indiens prolongés comme actuellement.
Jules Zérizer