Le Petit Berrichon : Quel regard portez vous sur cette première année de mandat ?
Yann Galut : Vous parlez de combat, c’est bien le terme qui convient à ma fonction, je dirai même ma mission au service de mes concitoyens. Dés juin 2012, j’étais confronté à la possible fermeture de l’imprimerie Clerc à Saint Amand. Mon premier courrier fut donc pour le préfet du Cher et ma priorité était claire : sauver l’entreprise. En septembre la validation de notre dossier était actée et quarante huit emplois étaient sauvés. Ce fut ensuite un état des lieux notamment dans les services publics et l’automne fut particulièrement chargé avec des dossiers sensibles : suppression de postes dans la fonction publique, (Education, Poste), désertification médicale, l’emploi (garantir les contrats d’avenir par exemple ), la santé (assurer le maintien des urgences à saint Amand). C’est un combat de longue haleine mais cette première année me conforte dans mes choix et mes priorités d’actions
L.P.B. : Et maintenant ?
Y.G. : Je me considère comme un VRP de la vie publique et les axes d’actions sont bien définis :
L’industrie de la défense
Porter un effort budgétaire important et veiller à la sauvegarde de l’emploi
Salariés
Travail approfondi sur le site Epi Centre, créer des mesures d’accompagnement et de revitalisation du site
Renforcer l’ENI de Bourges (école d’ingénieurs)
Etudier une éventuelle fusion avec Blois par exemple et multiplier par deux le nombre d’étudiants
Environnement
Soutenir la mise en place de bornes électriques dans tout le département afin de promouvoir les véhicules non polluants non seulement en milieu citadin mais également pour les ruraux.
Défendre les services publics
Notons tout de même que dans le département depuis 10 ans, il n’y a pas eu d’érosion du nombre de personnel dans la police et gendarmerie par exemple. Globalement les effectifs enseignants sont à +6. C’est aussi le gros combat que nous devons mener pour le tracé Ouest de la ligne à Grande Vitesse Paris Orléans Clermont-Ferrand Lyon (POCL) sans l’opposer à la ligne POLT (Paris Orléans Limoges Toulouse). Nous faisons des actions communes avec le député de Vierzon Nicolas Sansu.
L.P.B. : Vos priorités dans ce panel d’actions à venir ?
Y.G. : Je situe mon combat prioritaire dans les domaines de l’emploi, de la santé, de l’éducation et la lutte contre l’exil fiscal.
L’emploi c’est bien sur être vigilant sur l’économie locale, les accompagnements nécessaires et la lutte contre les fermetures qui saignent la vie quotidienne des habitants. C’est aussi la promotion du « made in France » prôné par Arnaud De Montebourg
La santé doit être elle aussi sous surveillance et assurer une vraie mobilisation des élus et des professionnels de la santé. Saint Amand est le centre de cette mobilisation pour sauver le service des soins permanents concernant tout de même un bassin de vie de 60000 habitants.
La refonte du système éducatif est nécessaire mais tout doit se faire dans l’intérêt de l’enfant
L’actualité nous rattrape et la lutte contre l’exil fiscal est au cœur de mes préoccupations. Le groupe de travail que je préside à l’Assemblée Nationale poursuit ses auditions pour mieux envisager des solutions efficaces et pérennes pour limiter cette évasion fiscale. Cette dernière représente entre 30 et 80 milliards d’euros de manque à gagner pour la France.
L.P.B. : Cette épuration fiscale désirée tombe à un mauvais moment avec l’affaire Cahuzac ?
Y.G. : Au delà des faits très graves qui lui sont reprochés et sur lesquels la Justice devra se prononcer en toute indépendance, c’est le mensonge d’un ministre en exercice devant la Nation toute entière et devant les plus hautes institutions de l’Etat qui nous affecte tous en ce jour. Plus que jamais, dans la période de crise économique et sociale que nous traversons, les français attendent de nous, élus de la République, exemplarité et transparence. C’est non seulement une exigence mais une nécessité pour assurer la cohésion et le redressement de notre Pays. Deux chantiers doivent être renforcés en ce sens : la lutte contre l’évasion fiscale et la réforme du statut de l’élu. J’y prendrai toute ma part.
Jacques Feuillet