Le champ d’action large de la Fondation du Patrimoine


Créée par la loi du 2 juillet 1996, la Fondation du Patrimoine (FDP) est un organisme privé, indépendant, à but non lucratif, qui a pour mission de promouvoir la connaissance, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine public ou privé non protégé par l’État. Explications et exemples.
Vous possédez un bien dont vous souhaitez restaurer l’extérieur ? Depuis le mois d’août 2020, la Fondation du patrimoine peut aider les propriétaires privés des communes de moins de 20 000 habitants pour ce type de restaurations. Le label de la Fondation reconnaît l’intérêt patrimonial d’un immeuble privé non protégé au titre des monuments historiques, bâti ou non-bâti (parcs et jardins) ; situé dans les zones rurales, bourgs et petites villes de moins de 20 000 habitants; en Site Patrimonial Remarquable (SPR); en site classé au titre du code de l’environnement; en dehors de ces zones, non-habitable caractéristique du patrimoine rural (pigeonnier, lavoir, four à pain, chapelle, moulin…). Les travaux éligibles au label sont les travaux de réparation et d’entretien des extérieurs (toitures, façades, huisseries, etc.) après avis favorable de l’Architecte des Bâtiments de France. Les honoraires des architectes entrent également dans les dépenses éligibles. Le dispositif du label est très simple : l’immeuble doit être clairement visible en toutes saisons de la voie publique. Le propriétaire a le libre choix des entreprises dans le respect des prescriptions de l’Architecte des Bâtiments de France. D’autres formes d’actions sont privilégiées par la Fondation pour aider les porteurs de projets publics et associatifs à financer la sauvegarde et la valorisation de leur patrimoine de proximité (immobilier, mobilier, naturel) comme le mécénat populaire. L’obtention du label de la Fondation permet : des déductions fiscales soit du revenu global, soit des revenus fonciers si l’immeuble est loué; pour les propriétaires peu/pas imposables, la possibilité de recevoir une subvention proportionnelle au montant des travaux et plafonnée à 5000 euros; aux propriétaires de disposer de cinq années pour effectuer les travaux, et de déduire chaque année de son revenu imposable le montant des travaux payés au cours de l’année concernée.

Des soutiens non négligeables pour des dossiers locaux
Et concrètement ? À Romorantin, par exemple, c’est un long itinéraire de restauration entrepris par Christophe Gonny qui est aidé par la FDP. Le chantier pourrait prendre fin vers 2026 pour une voiture sport, la Matra-Djet V Luxe couleur rouge madras de 1966, donnée en 2003 au musée Matra par le fils du fondateur de la marque « René Bonnet » créée en 1962. C’est le premier véhicule de série au monde à posséder un moteur central arrière, 4 freins à disque et une carrosserie en polyester. L’entreprise Bonnet sera rachetée fin 1964 par Matra-Sports, qui va continuer la production de « Djet » jusqu’en 1968. Lorsqu’en 2003 survient la fermeture de Matra Automobile, Christophe Gonny à l’époque salarié de l’usine depuis plusieurs années au service patrimoine de Matra, se retrouve finalement embauché par la municipalité au musée Matra. Il rapatrie le Djet alors en pièces détachées, s’en suit une longue mise en sommeil du projet. Il y a deux ans, l’équipe du musée Matra décide de reprendre ces travaux. Christophe Gonny, démonte, nettoie, trie pièce par pièce le Djet durant ses heures de travail. Le musée adhère au club René Bonnet Matra-Sports, ce qui permet d’obtenir des pièces détachées. Jean-Paul Humbert, créateur de ce club, est d’une aide précieuse tant pour la pièce introuvable que pour sa grande connaissance technique du modèle. Plusieurs autres artisans régionaux vont aussi apporter leurs pièces à l’édifice. Actuellement, le moteur, la boîte de vitesses, et tous les ensembles tels que les trains avant et arrière, sont refaits à neuf ; le châssis est restauré et peint. Il reste deux gros postes que sont la peinture de la carrosserie et la sellerie. C’est là où intervient la Fondation du Patrimoine. Un dossier est monté afin de récolter des fonds pour mener à bien ce travail de longue haleine. Deux aides financières sont accordées grâce aux mécènes de la Fondation du Patrimoine : 7000 euros par la société Motul et 5000 euros par le Club des Mécènes de Loir-et-Cher. Citons également d’autres cas accompagnés par la FDP : à Selles-sur-Cher, la tombe de Joseph Hyacinthe Perrin, officier de Napoléon, datée de 1844; le dossier de restauration de cette tombe, qui appartient à la commune de Selles-sur-Cher, fait l’objet d’une collecte de la Fondation soutenue par l’association locale les Amis du Vieux Selles. Les travaux de restauration vont commencer en février. Il y a encore la forteresse de Montrichard qui fait l’objet d’une restauration et de sécurisation de son parcours de visite : une collecte de dons auprès des habitants et des visiteurs a été lancée à cet effet par le maire et la commune, avec le support de la FDP, qui a aussi mobilisé du mécénat d’entreprises. Ainsi que le couvent des Bernardines à Saint-Aignan-sur-Cher : pour aider au financement de sa restauration, pour valoriser l’ensemble du site par des activités culturelles variées, une collecte de dons a là encore été lancée. 20 000 € ont été déjà recueillis. Le Club des Mécènes privés du Loir & Cher a aussi fait un don pour la restauration de lucarnes du toit. Enfin, pour s’informer des autres projets de la Fondation du Patrimoine : Rechercher un projet | Fondation du patrimoine (fondation-patrimoine.org).
F.T.
Si vous avez des projets de restauration n’hésitez pas à contacter à contacter les bénévoles en charge de votre secteur :
-Sologne sud : Martine Vallon, au 06 12 18 03 77 ou martine.vallon@fondation-patrimoine.org
-Val du Cher-Controis : Jean-Louis Fidric, au 06 60 37 80 47 oui Jean-louis.fidric@fondation-patrimoine.org