Le centre national du tir Français va sortir de terre à Châteauroux


En septembre 2016 la Fédération de Tir ouvrira sur l’ancienne zone militaire  de la Martinerie le centre de tir le plus moderne d’Europe.
Vendredi 10 avril, un aéropage de messieurs en costume sombre et cravate club de la fédération française de tir, autour de Philippe Crochet, leur président national, accueillaient élus et représentants des organes de presse sur la zone sud de La Martinerie pour officialiser l’implantation du Centre National de Tir Français (CNTS) à Châteauroux.
Gilles Dumery, président de la ligue du Centre, avait senti dès 2012, lorsque le 517ème régiment du Centre quitta l’ancienne base militaire, qu’une opportunité s’offrait à sa fédération. Celle-ci recherchait un terrain pour y installer son centre national regroupant des disciplines olympiques ou non et l’achat de 78 hectares sur la zone de la Martinerie correspondait parfaitement à ses besoins. «L’endroit est central, bien desservi». De la Porte d’Orléans je n’ai pas un feu rouge pour arriver jusqu’ici reconnaissait le président Crochet en plaisantant à peine. Et puis il y a l’aéroport à cinq minutes où pourront atterrir les délégations étrangères. Car ce centre, à vocation internationale «sera la seule installation sportive civile capable d’accueillir au niveau européen toutes les disciplines de tir entre 10 et 600 mètres.
Un championnat du monde en 2017
Le calendrier de ce vaste chantier est particulièrement serré. Le site comprend une vaste zone vide qu’il a fallu dépolluer, d’anciens bâtiments abritant une partie de l’administration de la base, les 45 logements de la «Cité des jardins» l’ancien centre de tir militaire et deux hangars Eiffel qui seront réhabilités dans une seconde phase de travaux.
La construction des installations de tir devra être achevée en septembre 2016 afin de les roder pour la première manifestation internationale accueillie sur le site : les championnats du monde de tir de vitesse 2017. Une discipline de tir en mouvement utilisant pas moins de trente pas de tir.
Le chantier comprenant de très gros travaux de terrassement ainsi que la construction des bâtiments des différents stands de tir, des tribunes, de la zone de repos et du restaurant ont été confiés à la société SOGEA. Les 45 logements de la cité des jardins seront progressivement transformés en locaux d’hébergement pour les stagiaires. (1)
Au total, ce sont pas moins de douze stands de tir comprenant de 40 à 90 postes à chaque fois, qui seront installés sur le site, avec des bâtiments de haute qualité environnementale au milieu d’aménagements paysagers.
Le centre sera accessible aux 180.000 licenciés de la fédération française. Mais il offrira aussi des parcours découverte, des écoles de tir pour les jeunes et des stages de tir pour les adultes. Ces animations seront valables à la fois pour le tir au pistolet, à la carabine et au fusil, ainsi que pour le tir à l’arbalète ou même à l’arc.
Et les jeux olympiques ?
Au moment  où l’on parle de la candidature de Paris, pour les Jeux Olympiques 2024, on peut se prendre à rêver de compétitions olympiques à Châteauroux. Les installations sont parfaitement compatibles avec un tel projet. Là, où le bât blesse c’est que le règlement olympique stipule que les dites installations doivent se situer à moins de cent kilomètres du village olympique… Mais nous n’en sommes pas encore là.
L’installation du centre à Châteauroux est évidemment une excellente nouvelle. Les élus invités à cette présentation du projet, tout comme le représentant du préfet, se sont réjouis de cette arrivée de la FFT ainsi que la reconversion rapide du site de La Martinerie, réaffecté dans sa quasi totalité à des activités industrielles ou de formation. Outre la quinzaine d’emplois permanents créés sur le site, qui peut fonctionner 365 jours par an, l’entretien des installations induira l’intervention de sous-traitants. L’hôtellerie pourra également profiter de la venue des délégations étrangères à l’occasion des compétitions ou des entraînements. «Les Américains et les Quataris se sont déjà positionnés, annonce Philippe Crochet, mais ces derniers nous ont demandé s’il existait un cinq étoiles luxe pour les accueillir». Avis aux investisseurs !
Pierre Belsoeur
(1) Le coût de ce projet est évalué à 29 M€ financé par une emprunt de 15 M€ sur dix ans Une subvention de 9 M€ et un autofinancement de 5 M€.