Vierzon
Plus de quatre cent personnes ont assisté la semaine dernière à la réunion publique concernant l’hôpital de Vierzon.
L’hôpital un outil formidable
Le député maire Nicolas Sansu présentait la soirée comme un acte fort afin que chaque vierzonnais et habitant du bassin de vie de Vierzon soient au courant de ce qui se construit pour l’avenir de leur Centre Hospitalier : « il faut dire et redire que cet hôpital est un outil formidable qui remplit sa mission de service public, de santé aux côtés de la médecine libérale et autres acteurs. C’est une pierre angulaire de l’offre de soins sur notre territoire. Sans faire l’historique complet de cet établissement, il faut se souvenir que voilà un peu moins de 20 ans, il avait connu des soubresauts lors de l’intégration de la clinique privée en son sein qui avait déstabilisé le budget. Nous avions des travaux à faire ces dernières années (bâtiment Robert Leroux, urgences, EPAHD, maternité) et il en reste évidemment encore pour répondre aux besoins de la population. On nous dit à l’ARS* que ce serait une des causes de nos difficultés financières car il faut rembourser les emprunts mais c’est faux, car si ces travaux n’avaient pas été lancés de manière volontariste on nous dirait aujourd’hui que l’accueil des patients ne serait pas suffisant et qu’il ne correspond plus aux normes. Réjouissons nous que la santé des patients soit passée avant la santé financière. Nous avons réussi cette année 2014 à récupérer 1,8 millions d’euros grâce à notre intervention le directeur et moi, auprès de l’ARS et mon intervention auprès de la ministre de la santé. L’hôpital n’a jamais eu autant d’aides directes pour faire face à ses difficultés financières et pour lancer un certain nombre de projets. Vierzon est le plus grand hôpital de proximité de la région et ses missions lui donnent une assise à préserver. Nous devons élargir notre offre de spécialité en travaillant en lien avec les médecins libéraux et le Centre de Santé qui ouvrira en 2016 ».
Bilan, l’audit et les perspectives
Florent Foucard directeur de l’établissement hospitalier : « Je vais tendre vers une certaine objectivité et dire ce qui c’est passé depuis mon arrivée. La situation budgétaire et financière était dégradée et gravité supplémentaire, nous nous trouvions avec une trésorerie asséchée, nous n‘avions plus de provisions. Les déficits accumulés ces dernières années faisaient que même si nous avions des lignes qui peuvent s’apparenter à des autorisations de découvert, nous ne pouvions plus rembourser. En comptabilité publique, nous n’avons pas le droit d’être en dessous de zéro en trésorerie. Le mois de décembre fut donc très critique d’autant que le côté médical était fragilisé par plusieurs départs dont un gastro-entérologue, un gynéco obstétricien et un anesthésiste. Un audit avait été commandé avant mon arrivée qui pointait des points sensibles comme la nécessité d’une meilleure communication et de mettre fin aux cloisonnements notamment entre spécialités médicales provoqués par trop de pôles dans notre organisation. Nécessité également d’un véritable pilotage, notamment sur le plan médico économique. Il s’agit de mettre en perspectives nos dépenses et nos recettes et voir quelle est l’orientation pour l’hôpital. Nous avions une certaine marge de manœuvre notamment sur la chirurgie ambulatoire et nous devions poursuivre dans cette voie puisque c’était l’avenir de notre établissement. Les taux d’occupation en médecine sont satisfaisants, en chirurgie les choses sont différentes et nous devons améliorer notamment le service pédiatrie et gyneco obstétrique. L’augmentation de la masse salariale était pointée comme trop importante (12 %) ces dernières années, dont 50 % sur la masse salariale médicale. Des surcoûts de fonctionnement dus notamment à des unités éclatées les unes des autres et en termes de logistique, de chauffage par exemple ce sont des gouffres. Dans ces conditions, un plan de retour à l’équilibre devenait obligatoire. Il fallait faire un effort budgétaire de 2,6 millions (1,6 millions d’économies et 1 million de recettes nouvelles), le tout sans fermeture de services de soins… ». Des orientations sont donc proposées parmi elles , on peut citer la mutualisation des fonctions médico techniques et de supports, restructuration de l’offre médicale, la réorganisation de l’encadrement soignant, l’optimisation de l’organisation et du fonctionnement des services de soins, la révision des accords locaux et l’optimisation de la gestion du temps de travail. Dans ce contexte, les pouvoirs publics ont mis la main à la poche afin d’accompagner cet effort de redressement : 1 million pour épurer les passifs sociaux fiscaux et bancaires, 300 000 euros de soutien à la trésorerie, 300 000 euros pour l’investissement de L’IRM, 210 000 euros sur des accompagnements fléchés. Maintenant, le centre hospitalier de Vierzon doit se tourner vers l’avenir et ce, de manière volontariste et structurée.
Projet d’établissement pour la période 2015-2019
Pour la période qui s’annonce, le projet d’établissement prévoit plusieurs axes de développement. Le premier est de regrouper en interne afin de favoriser les échanges ainsi faire des économies. Il s’agit par exemple de regrouper sur le bâtiment Mérigot, un certain nombre d’activités, de rapprocher la maternité et la pédiatrie, de réhabiliter les parties de bâtiment qui ont été abandonnées et rapprocher la médecine du plateau technique, ou encore de rapprocher l’unité hospitalière de jour du plateau des consultations externes.
En externe, le projet d’établissement prévoit de travailler sur des coopérations territoriales notamment avec Bourges.
Il est également envisagé de développer les projets porteurs en terme d’activité (par exemple, travailler sur l’ambulatoire et devenir un centre reconnu dans ce domaine) et de fluidifier le parcours du patient afin qu’il soit plus cohérent et adapté. Cela suppose une coordination des intervenants et une articulation pour les séjours et accueil des personnes âgées aux urgences qui va s’intensifier.
Des projets porteurs ont déjà été actés pour 2015 comme par exemple le lancement des travaux de l’IRM à l’automne 2015 pour une ouverture en avril 2016. Des recrutements médicaux ont également été réalisés ou sont en cours afin de développer l’offre médicale du Centre Hospitalier de Vierzon.
Confiance en la réussite
On ressent une réelle volonté de poursuivre dans cette voie de la restructuration raisonnée. Accordons aux uns et aux autres la confiance qui sied en ce domaine et même si tout n’a pas été dit en cette soirée, l’essentiel était là, sans langue de bois, du moins c’est ce qui était ressenti et si chaque responsable fait bloc, il y a de fortes chances de réussir. Les patients attendent beaucoup de leur hôpital car sa notoriété est notoire, les compétences sont là, à chacun maintenant de tirer dans la même direction car ce vaste bateau de quelques 830 agents et 495 lits et places (457 et 37) doit être serein pour un service de soins efficace pour une population demandeuse en ce domaine.
J.F.