Lassay-sur-Croisne : Bach à Saint Denis


Invité pour la cinquième année consécutive par l’association Saint Denis-Saint Hilaire, l’ensemble de musique baroque Fuoco E Cenere, dirigé par le gambiste Jay Bernfeld s’est produit en concert à l’église Saint Denis le 13 septembre.
Jay Bernfeld à la viole de gambe et la jeune et talentueuse claveciniste Nora Dargazanli ont interprété devant un public séduit les trois sonates pour viole de gambe et clavecin de Jean-Sébastien Bach, la première dans un goût allemand, la deuxième plus française et la troisième inspirée du style italien. « Nous sommes très contents d’avoir passé du temps avec Jean-Sébastien Bach et je suis ravi que le public l’ait apprécié, reconnaît Jay Bernfeld. Avec Nora, nous avons beaucoup travaillé en vue de rendre de rendre lisible et accessible une musique qui n’est pas une musique facile. » Hasard du calendrier, le jour du concert était aussi le jour de la sortie du dernier disque de Fuoco E Cenere, consacré aux pièces de viole de Jacques Morel, compositeur français du début du XVIIIe siècle qui fut l’élève de Marin Marais. « Notre disque fut presque une première mondiale mais nous avons été doublé de peu par la jeune gambiste portugaise Sofia Diniz, remarque Jay Bernfeld. Mais nos deux interprétations sont différentes car j’ai eu la chance d’avoir abordé pendant cinquante ans la musique de Marin Marais qui a été le maître de Jacques Morel. Il est très difficile de parler de ce dernier car on ne sait peu de choses de sa vie. Il a été page à la musique du roi mais on ne sait ce qu’il est devenu ensuite alors qu’il était promis à un bel avenir de musicien. Dans la lignée de Marin Marais, il nous a laissé quatre suites de danse à la française très gracieuses ainsi qu’ une chaconne à la viole de gambe en concertation avec un violon auxquels nous avons rajouté une flûte à bec afin de donner à cette pièce une dimension plus orchestrale. » L’an prochain, Fuoco E Cenere reviendra à Lassay-sur-Croisne pour un concert avec des œuvres de Purcell et de Gershwin. « Même s’ils n’ont pas vécu à la même époque, fin du du XVIIe siècle pour Purcell et début du XXe siècle pour Gershwin, l’on retrouve chez ces deux musiciens les mêmes harmonies. Ils présentent aussi des points communs, étant tous deux morts à trente neuf ans et ayant composé à la fois de grands « tubes » et des œuvres plus savantes. »
F. M.