Le 17 novembre dans le cadre de son assemblée générale, la Fédération française d’équitation a organisé un congrès sur les métiers du cheval autour de la campagne #lechevalrecrute lancée par la FFE en octobre 2021.
En effet, l’équitation peine à recruter comme beaucoup de secteurs actuellement en France, alors que le nombre d’inscrits augmente dans les centres équestres. Le métier d’enseignant d’équitation qui recrute le plus connaît actuellement un taux de tension de 0,8 %. Ce métier, qui demande de travailler le week-end comme toutes les activités liées au secteur des loisirs, n’attire plus autant qu’avant, les aspirations des jeunes qui arrivent sur le marché du travail ayant changé, même si les métiers du cheval restent des métiers passion. La demande de flexibilité est très forte et la qualité de vie au travail est un critère pour choisir son emploi. Le rapport au travail a changé. La génération Z vient avec son emploi du temps comme par exemple les mères de famille qui souhaitent consacrer les mercredis à leurs enfants. Il y a actuellement une forte demande de contrats à temps partiel. De plus en plus d’enseignants d’équitation s’installent comme auto-entrepreneurs, ce qui leur permet d’avoir une certaine liberté et maintenir un équilibre entre leurs vies professionnelle et privée. Les jeunes ont aussi des valeurs qu’ils appliquent et qui doivent être conformes à celles de l’entreprise où ils travaillent. De plus en plus, les gens changent de métier au long de la vie professionnelle et il ne sera pas bientôt rare de voir des personnes exerçant 18 ou 19 métiers dans leur vie. Il faut aussi tenir compte du fait que les jeunes qui se destinent aux métiers du cheval pratiquent l’équitation en loisir : les difficultés et les contraintes de ces métiers doivent leur être clairement expliquées. Continuer à développer ses compétences durant sa vie professionnelle est une demande forte. La motivation est fondamentale car elle permet de développer l’envie de faire. Comme la première qualité d’un enseignant est l’altruisme, il doit recevoir des retours qui le nourrissent ainsi que de continuer à monter à cheval pour qu’il retransmette les bonnes sensations à ses élèves. « Si l’on s’intéresse à son travail, celui-ci vous le rend, remarque Serge Lecomte, président de la Fédération française d’équitation. Nous sommes avant tout des éducateurs dont la première ambition est de transmettre des connaissances. La motivation vient par notre capacité à transmettre et à donner. »
Mais une hausse de licenciés
Lors de cette AG de la FFE où tous les rapports ont été adoptés, il a toutefois été fait état de l’augmentation du nombre des licences d’équitation. La directrice technique nationale (DTN), Sophie Dubourg a salué l’implication et la réussite des disciplines non olympiques qui ont rapporté cette année des médailles. Les résultats ont été décevants pour les 3 disciplines olympiques, saut d’obstacles, concours complet et dressage lors des championnats du Monde. « Mais à moins de 620 jours des prochains Jeux olympiques, 3 cavaliers français de saut d’obstacles sont dans le top ten et le concours complet dispose de couples performants et solides » a indiqué la DTN. La problématique de la TVA sur les activités équestres a aussi été évoquée même si quelques jours après l’AG, un amendement présenté par Jean-Pierre Vogel, président du groupe cheval au Sénat, prévoyant une TVA à 5, 5 % pour les prestations fournies en vue de la pratique de l’équitation, a été adopté par le Palais du Luxembourg. Mais le chemin reste semé d’embûches car le Gouvernement reste décisionnaire sur la question. Les dirigeants de centres équestres restent mobilisés et des manifestations ont eu lieu le 22 novembre à Paris et dans plusieurs villes en régions, en attendant que les représentants de la FFE et du Groupement Hippique National rencontrent les ministres de l’Économie et des Comptes publics.
F. M.