Lamotte-Beuvron : De quelle tarte Tatin parle-t-on ?


Suite à un article paru dans une précédente édition du Petit Solognot, Claude Bisson, détenteur du record de la plus grande tarte Tatin cuite et retournée en 1987 et en 1998, a souhaité rétablir certaines vérités.
« En 1977, quelques personnes de Lamotte-Beuvron ont créé la Confrérie de la tarte Tatin : Christian Noirot, grand maître pendant environ 20 ans, Jean Bodin, Michel André, Bernard Chantier, M. Gollot, M. Martin, Myriam, Micheline et Jean Luc Sabard avec quelques autres confrères professionnels tels trois boulanger pâtissier messieurs Lejars, Bourgoin et moi-même, le pâtissier Philippe Berteault, Gilles Caillé, restaurateur à l’hôtel Tatin et monsieur Convert du Monarque, et quelques autres dont je ne me souviens plus…
Les correspondants locaux Michel André de La Nouvelle République du Centre et Marcel Bourgogne de la république du centre ont œuvré à leur manière pour faire connaître la tarte Tatin hors de Lamotte-Beuvron. Il ne faut pas oublier le maire Patrice Martin-Lalande qui a fait également beaucoup pour mettre en avant la spécialité de sa commune. Avant 1977, nous parlions peu de la spécialité historique locale. Beaucoup de personnes pensaient que la tarte Tatin venait de Normandie (peut être par rapport aux pommes ?). C’est grâce aux différents intervenants de l’époque et à la Confrérie avec ses nombreuses sorties en France et à l’étranger, ses chapitres, à ses interventions aux Journées Gastronomiques de Romorantin-Lanthenay, aux articles de presses, radio et TV, que la tarte Tatin fut connue et reconnue mondialement en tant que spécialité de Lamotte-Beuvron et de la Sologne.

Une tarte dont tout le monde parle
C’est en 1986, en tant que boulanger a Lamotte-Beuvron, âgé de 34 ans et désireux de tenter le record de la plus grande tarte Tatin dans ma ville, que j’ai demandé l’autorisation de le réaliser auprès des organisateurs de la fête la plus importante de l’époque, la Sainte Anne. Ce fut un refus catégorique sur le motif de ne pas faire de concurrence aux autres professionnels. Heureusement, un an plus tard, j’ai réussi, le record qui fut homologué en compagnie de Patrice Martin-Lalande au château des Muids sur la commune de la Ferté-Saint-Aubin. J’ai organisé seul la manifestation avec le personnel de ma boulangerie et des amis, et non lors d’un chapitre de la Confrérie. Certes, cette dernière était présente et j’ai de sa part toujours obtenu aides et encouragements. De plus, chaque année, je faisais une animation de tarte Tatin dans ma boulangerie et ceci pendant plus de 15 ans. Mes sponsors étaient les suivants : pour la réalisation du moule, la société Gainair de Autruy-sur-Juine dans le Loiret, village où j’étais boulanger auparavant ; pour deux Manitou prêtés le jour J, les entreprises de Lamotte ; une entreprise de la Ferté-Beauharnais pour du charbon de bois à un prix préférentiel. Je n’oublie pas les habitants qui ont cru à mon record et qui m’ont aidé à éplucher les pommes ! Tout le reste était de ma poche. C’est en 1998, à la deuxième année de la foire et à la demande de Patrice Martin-Lalande à l’occasion des 100 ans de la tarte que je suis venu, bénévolement, réaliser et réussir le même record pour la deuxième fois, sous la pluie.
Aujourd’hui, je suis fier de constater que l’on parle beaucoup de cette spécialité locale, remercions toutes les personnes qui ont œuvré et qui œuvrent toujours pour la promouvoir et si l’on parle tant de la tarte Tatin, c’est qu’on l’aime bien ! »
Claude Bisson