Le 28 juin a eu lieu en présence de nombreux élus la pose de la première pierre du méthaniseur marquant symboliquement le début des travaux débutés en février et qui devraient se terminer au printemps prochain.
Le projet d’un méthaniseur à Lamotte-Beuvron débute en 2004, époque où la Fédération française d’équitation cherchait une solution pour gérer le fumier de cheval généré pendant les grands rendez-vous au Parc équestre fédéral, solution qui pourraient être dupliquée par les centres équestres urbains. En 2006, la France poussée par l’Europe autorise l’utilisation du méthane dans le cadre de la production d’énergie verte. En 2008, le Pays de Grande Sologne octroie une aide de 8000 euros afin de financer une étude sur le projet de méthaniseur lamottois. En juin 2014, est créée la société qui portera le projet, Sologne Agri Méthanisation, composée d’un groupement d’agriculteurs intéressés par le projet, de la Fédération française d’équitation et de la commune de Lamotte-Beuvron.
Le méthaniseur, qui sera le deuxième de Loir-et-Cher, traitera le fumier produit au Parc équestre fédéral, les boues de la station d’épuration et les effluents d’élevage avec pour objectif de gérer aussi les bio déchets des collectivités de Lamotte-Beuvron et des communes voisines car le méthaniseur sera couplé à un hygianiseur. Un contrat a été aussi conclu avec la laiterie de Saint-Denis de l’Hôtel pour le traitement des produits de fin de cycle. L’énergie qu’il produira permettra de chauffer mille sept cent logements.
Modèle pilote
À l’heure des discours, Pascal Bioulac, maire de Lamotte-Beuvron a déploré que « le SMICTOM qui gère des déchets verts n’ait pas souhaité s’invertir dans ce projet. »
Jean-Paul Prince, sénateur de Loir-et-Cher a salué cette « très belle association qui s’inscrit dans la transition énergétique. » Florent Leprêtre, président de Sologne Agri Méthanisation, a remercié « les agriculteurs qui se sont engagés dans ce projet qui a pour but de produire du gaz et de le commercialiser. » Pour Frédéric Bouix, délégué général de la FFE, ce méthaniseur « servira de modèle pilote pour les clubs adhérents de la fédération tout en répondant aux attentes en matière de développement durable. » « Il s’agit d’un projet maîtrisé permettant de recourir à l’énergie verte dans cette partie du département », a ajouté Nicolas Perruchot, président du Conseil départemental de Loir-et-Cher. « La méthanisation est un procédé naturel qui permet de produire de l’énergie, a expliqué Catherine Fourcherot, sous-préfet de Romorantin. L’État a accompagné ce projet où il y avait beaucoup de contraintes concernant le site à proximité du collège et en zone Natura 2000. »
Et tous ont confirmé à l’exemple d’Arnaud Maitrepierre, du cabinet Ectar, chargé des études environnementales du projet, qu’il n’y a aucun risque d’explosion. « Il y a en France quatre vingt-neuf méthaniseurs de ce type et il n’y a pas eu d’accident industriel », a indiqué Caroline Renaudat, directrice territoriale de GRDF Centre-Val de Loire.
F.M.