La truffe du Berry à la croisée des chemins


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L’Association des Trufficulteurs de Champagne Berrichonne a profité de la venue du président de la Fédération Française de Trufficulture, Michel Tournayre, à Issoudun, pour donner un nouveau coup de fouet à une activité en plein développement en Berry. L’association bi-départementale, Cher et Indre, regroupe, à l’heure actuelle, 85 adhérents.

Après avoir rappelé que la truffe n’est pas une élucubration agricole puisque 2,5 tonnes étaient produites autour des années 1880 dans la zone berrichonne, Jean Borello, le président de l’AT Champagne Berrichonne, a fait un point de la situation du moment. «Entre 2000 et 2014, nous sommes passés de presque rien à 250 kilos de truffes commercialisées. Durant ces 14 années 150 ha d’arbres truffiers ont été plantés soit environ 37 000 arbres, à raison de 250 arbres à l’hectare. Une forte proportion de nos truffières sont encore très jeunes et les 2 ou 3 ans à venir sont très importants pour nous » a-t-il expliqué. Il a aussi souligné que ces « plantations avaient été réalisées sans aucune aide et bien souvent lorsque les planteurs étaient des agriculteurs, ils perdaient les indemnités compensatoire sur ces surfaces … cependant, les premières truffières entrées en production nous encouragent à penser qu’il est possible de poursuivre la mise en place d’une production à l’échelle de la région ! »

Déjà, avec les dernières décisions de la PAC de reconnaître la trufficulture comme une culture à part entière, et un possible DPB (droit à paiement de base) pour les nouvelles plantations, le ciel s’est éclairci pour les trufficulteurs. Quant à l’aspect économique il est évident. «La production espérée est de l’ordre de 2 à 20 kg/ha. Cela donne un chiffres d’affaires de 2500 à 1000 €/ha avec des charges faibles. Une truffière est un appoint important pour le tourisme rural. » estime Jean Borello.

Et le président de faire un appel du pied appuyé vers la Région, en l’occurrence à Dominique Roullet, vice-président chargé de l’aménagement du territoire et du Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire, et à Marie-Madeleine Mialot, vice-présidente chargée de l’économie et l’emploi, l’agriculture, l’artisanat, l’économie solidaire, l’innovation par les entreprises et les pôles de compétitivité. Ces derniers ont souligné leur intérêt et surtout les possibilités qui s’ouvrent désormais. « Ce qui a été fait pour la lentille verte du Berry peut être envisagé pour la truffe. La Région apporte déjà son soutien à certaines filières ou micro-filières!»

Bien campé entre les rangs de chènes vert ou pubescent, Jean-Michel Autissier, le président du Conseil départemental du Cher, a pris, lui aussi, les contacts nécessaires …  pour que, des fois, sur le prochain marché de Noël d’Aubigny-sur-Nère on trouve peut-être des truffes du Berry. Ajouté au marché d’Issoudun, dans l’Indre, et celui de Lanpan, dans le Cher, le triptyque serait parfait. A condition que les truffes viennent à terme. Et ça, seule Dame Nature connaît la réponse.

F.S.