La rue Jean-Jacques Rousseau, une pénétrante pour le centre-ville


Le changement de sens de la rue Jean-Jacques Rousseau nous offre l’occasion de nous pencher sur une artère importante de l’histoire moderne de Châteauroux.
Lorsque l’on grimpe dans les étages de l’hôtel de ville de Châteauroux, le tracé de la rue Jean-Jacques Rousseau est édifiant, cette voie correspond exactement à l’avenue des Marins et constitue la sortie naturelle vers Argenton. Dans les années 60, il s’agissait d’ailleurs de la RN 20 qui traversait la ville de part en part, via la rue Victor Hugo.
Au terme du chantier actuellement ouvert, ce sera à notre connaissance, et les archives municipales ne nous démentent pas, la première fois que la voie sera en sens unique montant.
Les vieilles photos des années 50 montrent une artère bordée des deux côtés par des maisons basses que l’on est en train de repaver après y avoir installé le tout à l’égout. C’est au tout début des années 60, alors que l’on se souciait de mettre en place un nouveau plan d’urbanisme. « Pour une cité appelée à compter 100.000 habitants à la fin des années 80 », disent les documents de l’époque, avec le creusement d’un parking souterrain sous la place de la République, l’édification du nouvel hôtel de ville et la rénovation du quartier des Halles, que la rue Jean-Jacques Rousseau va changer d’allure.
Les archives municipales témoignent d’un énorme travail administratif pour l’acquisition de la trentaine de parcelles nécessaires à l’élargissement de la voie, portée d’abord à 16 puis à 24 mètres. Il a fallu évaluer, puis acquérir, tout le côté droit de la voie lorsque l’on descend du rond-point du Bombardon.
Les démarches débutèrent en 1962 et la nouvelle rue offrait sa chaussée toute neuve et ses cinquante places de parking aux automobilistes fin 1967 début 1968. On y circulait alors dans les deux sens.
JJ Rousseau en 1955
Nouveau plan de circulation
Le sens unique descendant date de la mise en place d’un nouveau plan de circulation en 1978. Les automobilistes arrivant de Tours, Blois (on passait encore à l’époque par la rue Ernest Renan et son « canon de 75 ») ou Argenton rejoignaient le centre-ville par la rue Nationale (qui connaîtra sa métamorphose au début des années 80 pour devenir avenue De Gaulle) et la rue de la République.
« Ce détour dissuadait les automobilistes de rejoindre le centre-ville, estime Roland Vrillon, maire adjoint chargé des travaux, de la voirie et du cadre de vie ». Il veut le faire disparaître. « En accédant au centre-ville par cette artère ils constateront qu’ils ont cinq cents places de parking à leur disposition pour s’arrêter faire leurs achats. Les travaux permettront également d’accéder et surtout de quitter plus facilement les places de stationnement ». Reste à savoir si cette nouvelle organisation ne va pas saturer le carrefour du Bombardon, l’inversion du sens de circulation de la rue Royale permettra sans doute de fluidifier le flot des véhicules quittant de centre-ville, mais reporte le problème rue Descente de Ville.
JJ ROUSSEAU EN 2015
Le nouveau parking sera en zone rouge et fonctionnera avec des horodateurs et la Super Carte. Sur le haut de la rue deux places de stationnement seront réservées aux véhicules électriques avec borne de rechargement.
Pierre Belsoeur