Il pleuvait, on avait appris le matin même la catastrophe Fenwall, mais les conseillers généraux av-aient le sourire pour inaugure leur rocade.
Il ne mesure que 2 800m et une chaussée existait déjà, mais pour relier en deux fois deux voies l’échangeur de la route d’Issoudun au giratoire d’Ozans il a fallu enjamber la ligne Paris-Toulouse, construire un deuxième échangeur lunette (parce que deux rond-points entourent le pont qui enjambe la rocade), perturber le moins possible le trafic et traverser une zone sensible: les captages qui assurent une grande partie de l’approvisionnement de l’agglomération de Châteauroux en eau potable. Effectivement, conseillers généraux et techniciens pouvaient avoir le sourire, malgré le crachin : le chantier a été livré exactement dans les temps impartis et l’enveloppe budgétaire a été respectée.
Qui paie au fait cette facture 15M€?
Nous tous bien sûr, mais par le biais du Département pour moitié, le reste étant apporté par l’Etat ( il s’agit d’une utilisation indirecte des fonds de compensation pour la fermeture de la Martinerie, une autre partie ayant servi au financement de l’école d’ingénieurs.)
Il aura fallu tout juste deux ans pour mener à bien ce projet, a expliqué Louis Pinton, président du conseil général, reprenant la copieuse fiche technique élaborée par ses services. Au delà de la prouesse technique de franchir la voie ferrée en interrompant une seule nuit le trafic pour lancer le tablier du pont, c’est bien l’étude environnementale pour traiter la traversée de la zone de captage qui a été le dossier le plus pointu.
Il s’agissait évidemment de récupérer les eaux pluviales recueillies par les chaussées et abords et de les traiter dans trois bassins, mais aussi de ne rétablir la circulation des eaux pluviales des bassins versants naturels. A l’arrivée la qualité des eaux devrait même être améliorée par rapport à la situation antérieure. Tour cela vous ne le verrez pas en circulant au volant de votre véhicule. Ce que vous constaterez en revanche ce sont les glissières en béton qui partagent les deux fois deux voies. Dans la partie la plus délicate la glissière de droite est traitée de la même manière. Il s’agit d’éviter qu’un véhicule accidenté plonge dans la zone humide et déclenche une grave pollution .
L’entrée est améliorée
Si les Américains revenaient, ils ne reconnaîtraient plus cette sortie Est de Châteauroux. Non seulement parce que la cité Bitray n’a plus rien à voir avec l’ancienne cité de relogement depuis bien longtemps, mais la largeur du pont de chemin de fer a été doublée, les cinq ouvrages d’arts franchissant l’Indre sont neufs et lorsque l’on prend le dernier virage (face à l’ancienne station service dont il ne reste rien) la route grimpe vers un premier giratoire avant de franchir le pont sur la rocade et le deuxième giratoire pour ne retrouver l’axe de la route de Lignières qu’après avoir redescendu la pente. Les cyclistes apprécieront la piste cyclable leur permettant de traverser ce carrefour en toute sécurité, un vibreur à l’entrée des rond point étant par ailleurs destiné à dissuader les automobilistes de leur couper la route. Prudence quand même.
Ces gros investissement étaient destinés à supprimer le rond point de La Martinerie, arrivé à saturation, mais aussi à desservir la zone d’Ozans dans les meilleures conditions. Une zone de contrôle des transports routiers a d’ailleurs été implantée, à la demande du service des douanes, à la sortie du giratoire des Menas, allant vers l’autoroute. Désormais toutes les zones industrielles sont reliées à cette deux fois deux voies et donc à l’autoroute, qu’il s’agisse de La Malterie, La Martinerie, Bitray ou Ozans.
Pierre Belsoeur