ECONOMIE C’est une conséquence de la loi NOTRe, le transfert de la compétence économique des départements à la région depuis janvier 2017 : le soutien au développement économique. En Centre-Val de Loire, celui-ci est passé de 46 M€ en 2016 à plus de 63 M€ en 2017.
F. Sabourin
Concrètement, 1 399 entreprises auront bénéficié d’une aide économique directe (hors fonds européens) de la région Centre-Val de Loire pour plus de 34,28M€, soit 93,21 % des aides totales des collectivités locales. Il faut probablement s’en réjouir : à peu d’élus près – le Rassemblement national a vertement reproché les trop nombreux Cap’asso (soutien à l’emploi associatif dans la région Centre-Val de Loire) et surtout leurs renouvellements, empêchant selon lui d’autres associations d’en bénéficier – le développement économique et la politique de soutien direct à l’économie régionale font l’unanimité. Jacques Martinet (Union de la droite et du centre, élu régional de Saint-Denis-en-Val) l’a redit : « dommage qu’il n’y ait pas de vote, on aurait voté pour ! Le développement économique ce ne sont pas des chiffres, le développement économique c’est connaître le territoire et l’action foncière qui peut être mise en place. S’il y a quelque chose qui doit nous rassembler c’est bien le développement économique ». Avant de rappeler à toutes fins utiles que « 85 % du développement économique de la région est faite par des entreprises qui sont déjà chez nous ». Parmi les interrogations qui traversent parfois les débats du CESER (Conseil économique, social, environnemental régional) et certains syndicats, le devenir de ces aides en matière économique : « Ils sont extrêmement soucieux du devenir de ces aides en matière de créations d’emplois. Ils ont raison et je tiens à rappeler que si les banques ne disent pas oui à tous les projets, il est bon aussi que parfois la région vienne en appui face aux failles de l’intervention du marché. Il y a un impact sur l’emploi, nous aurons bientôt l’occasion de le démontrer avec des chiffres ce qui permettra de tordre le cou à un certain nombre d’idées reçues » a précisé le vice-président délégué à l’économie Harold Huwart (PRG, élu d’Eure-et-Loir).
« Une PME qui veut s’agrandir a souvent besoin de l’aide publique »
C’est donc un « poids » économique conséquent, et sans doute les habitants de la région Centre-Val de Loire se demandent comment sont décidées ces aides, qui arbitre et surtout comment ? François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, éclaire un peu le débat : « Il y a un grand nombre d’entreprises qui font de l’innovation, de la recherche, pour créer les produits de demain. Nous aidons ces entreprises. Une entreprise qui a besoin d’installer un outil de production d’un meilleur niveau, nous allons l’aider. Une entreprise qui veut se développer à l’international, nous l’aiderons. Une entreprise qui a besoin de formation, qui a besoin de qualifier à un niveau supérieur, qui manque de moyens pour le faire, nous allons l’aider. Il y a pour arbitrer une commission, qui intègre des élus, des responsables économiques, des responsables du domaine de la finance je pense notamment à des membres de la BPI (Banque publique d’investissement) ; quand un projet paraît trop fragile, on retourne vers le porteur de projet pour qu’il l’améliore. Il s’agit de PME, pas de grands groupes, eux ils ont des moyens pour le faire. Mais une PME qui veut s’agrandir ou un startuper qui a besoin de démarrer, il a besoin de la structure publique ».
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Les personnes sans domicile fixe
sont toujours sous les arcades régionales
Le tribunal administratif a demandé, le 4 juin dernier, l’expulsion « rapide et sans délai » de six personnes sans domicile fixe installées sous les arcades de l’Hôtel de région à Orléans depuis plusieurs mois et pour l’une d’entre elles depuis 2 ans. C’est la Région qui avait porté l’affaire en référé devant le tribunal, invoquant le trouble à l’ordre public et des problèmes de salubrité. Pourtant, au moment où se tenaient les débats de la session plénière des 28 et 29 juin derniers, ils y sont encore. La décision du tribunal est probablement difficile à mettre en œuvre pour le président socialiste de la Région Centre-Val de Loire. En marge de la session du conseil régional, François Bonneau s’en défend et s’en explique. « Non, elle n’est pas difficile à assumer pour un président socialiste. On a eu, pendant deux hivers, une personne, qui était une personne en grande fragilité, dans des conditions de précarité était hébergée sous les arcades de la Région. Sa situation était une situation délicate. On a désormais un nombre important de personnes qui sont venues, il n’y a aucun moyen sanitaire, ces personnes sont dans une détresse de vie totale, et je crois que vivre comme ça, regroupées sous des arcades à cet endroit-là c’est extrêmement dur pour ces personnes et donc il faut trouver une solution meilleure. Il y a la décision de justice elle doit être exécutée, mais au moment de sa mise en œuvre, j’ai demandé – et je ne crois pas être le seul, beaucoup d’élus pensent la même chose – que toutes les attentions soient portées à leur situation humaine et sociale ».
F.S.