L’arrivée de nouveaux élus peut pimenter la donne politisée et les exemples se multiplient le long des tranchées récemment constituées. Les gants semblent sortis à Salbris, sur un ring de débats autour de la création d’un parking.
Si le virus Covid-19 n’est pas parti en congés, le reste visiblement non plus : même l’été, à Salbris, la vie de la cité est demeurée politiquement ambiancée. Il aura suffi d’une pétition, postée sur change.org et largement partagée sur les réseaux sociaux, pour mettre le feu aux étoupes. Les divergences d’opinions entre le jeune maire salbrisien, Alexandre Avril, par ailleurs président de la Communauté de communes de la Sologne des Rivières, et ses opposants, sont loin d’être consumées, concernant la disparition envisagée du bâtiment Franciade au profit de la sortie de terre d’un parking. Cette salle de 200 m2 est sise à proximité de la gare, servant de local de réunions pour les associations; elle est aussi et surtout, ornée sur ses murs d’une fresque du street artiste franco-colombien Alberto Vejarano dit Chanoir, fortement côté sur le marché. Le conseiller municipal d’opposition Christophe Matho (« Ensemble pour Salbris ») aura été scandalisé le premier par ce choix. Puis une poignée de jours plus tard, c’est un ex premier élu de la cité, Jean-Pierre Albertini, qui aura carrément dégainé un courrier adressé au préfet de Loir-et-Cher, Yves Rousset, avec copie adressée à la presse locale, sur fond de considérations chiffrées et artistiques. Le précédent maire de la ville, Olivier Pavy, aura de surcroît réagi, abondant à son tour dans le même sens de protestation. Face à ces récriminations et coups de toutes parts, le désormais premier magistrat de Salbris, Alexandre Avril, n’a toujours pas plié sur le ring, campé sur sa décision de destruction à la rentrée (l’une de ses promesses de campagne), argumentant notamment sur le coût trop élevé d’une salle qu’il juge vétuste, pour sa ville. Il harangue en sus une stratégie et un besoin de places de stationnement afin de conserver une desserte ferroviaire qu’il estime “en péril”, vers Paris. L’édile promet enfin, à défaut de, de réaliser des photos de l’oeuvre incessamment sous peu gommée du paysage solognot … Certes, la nuit, tous les chats sont gris, mais un Chanoir peut faire voir rouge.
É. Rencien
♦ Le Petit Solognot mis en cause
Pendant notre pause estivale, notre journaliste Émilie Rencien a publié, sur notre site internet, un article relatif à la polémique lancée autour de la démolition de la salle municipale. L’édile communal n’a manifestement pas apprécié cet article puisqu’il s’est empressé de mettre en cause l’impartialité de notre journal arguant du lien de parenté entre le conseiller municipal d’opposition, Christophe Matho et la rédactrice en chef du journal Frédérique Rose, épouse Matho.
Sur les réseaux sociaux, il indiquait ainsi que «seul le journal dirigé par Mme Matho s’est fait l’écho (de la polémique)… sans prendre la peine de vérifier l’information». Depuis, la Nouvelle République, le Berry Républicain et Magcentre.fr ont fait paraître plusieurs articles sur le sujet sans que le maire réussisse à invoquer un quelconque lien pour expliquer que la presse ose parler d’une polémique qui lui déplait.
« Monsieur Avril, par vos propos, vous mettez en cause violemment et publiquement la déontologie de nos journalistes. Sachez que notre priorité est d’informer nos lecteurs et de relayer les actions menées par les acteurs locaux, mais également les points de désaccords autour de projets. Il n’est pas question de vous réserver un traitement privilégié et de céder à vos menaces d’intimidation. Nous continuerons à publier les informations et à couvrir les événements que vous organisez sur Salbris en tout impartialité comme nous l’avons toujours fait, y compris les informations qui n’iraient pas dans votre sens.
Par ailleurs, sachez qu’aujourd’hui les femmes pensent par elles-mêmes et que l’époque où leurs maris leur dictaient dans le creux de l’oreille le discours à véhiculer est révolue. »
Frédérique Rose (épouse Matho)
Rédactrice en chef