L’association Duramen épaule trois premiers propriétaires privés pour étoffer la pinède amenée à s’épanouir sur le domaine forestier séculaire dit de Gros Bois. Des mécènes sont recherchés pour accompagner pécuniairement l’initiative boisée.
Pas moins de trois mille euros l’hectare replanté. Le chiffre est sans appel et peut assurément freiner plus d’une généreuse bourse, y compris les amoureux de la nature et autres ferveurs défenseurs de la biodiversité. C’était sans compter sur un appel à financement participatif lancé pendant l’automne-hiver 2017 par l’association Duramen, organisation d’intérêt général oeuvrant pour la préservation et l’avenir de la forêt ici et là, présidée par Bernadette Vallée. Cette opération de crowdfunding, selon la dénomination anglo-saxonne, aura permis de réunir 77 contributeurs et de récolter de fait plus de 7 000 euros. Une somme salvatrice accueilli avec le sourire par les trois premiers projets de replantation forestière dans la vallée du Cher et Sologne viticole. Attachés à ces dossiers, trois propriétaires, trois hommes, chaussés de bottes, qui s’étaient donnés rendez-vous mercredi 21 mars au carrefour du Rond des Dames, avant un cheminement en empruntant l’une des 8 allées sises de part et d’autre de ce rond-point naturel, en compagnie de la presse et des acteurs impliqués (à l’instar d’une autre association, interprofessionnelle celle-ci, à savoir Arbocentre, par exemple) vers les parcelles concernées par une renaissance prochaine. Une fois arrivés in situ, Guillaume de la Roche-Aymon (un nom familier pour certains car sa famille est propriétaire du château de Saint-Aignan-sur-Cher), André Bezet (résidant dans le Cher) et Olivier de Lagarde (habitant le Loiret) ont expliqué leur engagement à visée écologique autant que commerciale. «Cette forêt certifiée PECF (gestion durable), dont le massif s’étale sur plus de 1 500 hectares, est souvent la cible de voitures volées incendiées, sans parler de dégâts de gibier et de changement climatique. Nous avions l’espoir que les pins, d’essences maritime, de type Sylvestre et Laricio de Corse, repartent, il y a eu un regain il y a quelques temps, puis finalement non. Il va donc falloir nous résoudre à abattre et nettoyer courant 2018, avant un labour en 2019 puis une plantation en 2020. A terme, l’objectif est de vendre du bois d’oeuvre de qualité. » Le but est de surcroît de lutter contre l’effet de serre, de penser aux générations futures et à une planète où l’on peut respirer. Derrière ce discours, l’arbre qui cache la forêt ? Les attentions seraient-elles de façon moindre pointées sur cet univers boisé, richement peuplé de faune et de flore, terrain de jeu des adeptes de la chasse, dans un monde aseptisé et prônant pourtant résolument les bonnes pratiques durables ? Nous avons en tout cas retenu au fil des discussions à l’ombre de la pineraie que si des mécènes sont demandés à l’appel de la forêt, il est aisé de subodorer qu’un coup de pouce financier de la région Centre-Val de Loire et de l’État serait également béni des bois….
É. Rencien
Contact :
asso.duramen@gmail.com
et www.duramen.org