Gardiens du château du Ruth, Cindy et son compagnon Nicolas, se battent pour conserver deux de leurs animaux de compagnie, deux sangliers de 18 mois qu’ils ont recueilli à la naissance.
« Mon mari chasseur participait à une chasse où un collègue peu scrupuleux a abattu une laie qui venait de mettre bas, explique Cindy Pinon. Constatant cela, il se met aussitôt à la recherche du chaudron, c’est-à-dire l’endroit où la laie a mis ses marcassins. Il en trouve cinq tous justes nés car ils avaient encore leur cordon ombilical. Écoutant son bon cœur, il met la portée dans une caisse et l’installe dans une caisse chauffée avec une lampe infra rouge dans notre sous-sol. » Nourris au lait de brebis, le couple se relayant toutes les deux heures pour leur donner le biberon, seuls deux marcassins survivent, une femelle nommée Mimi et un mâle baptisé Pumba. Grandissant vite, prenant cinq kilos par mois, les deux marcassins sont installés dans un petit parc à côté de la maison, puis dans un plus grand d’un hectare où tout a été fait pour que le biotope des sangliers soit respecté. Malheureusement comme la loi interdit la détention d’animaux sauvages, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) a réalisé une visite surprise le 17 mars et avant une seconde le 23 mars afin de convoquer le couple à deux auditions les 11 et 28 avril. « Nous ferons tout pour les garder et irons jusqu’au bout, car ils font partie de la famille, indique Cindy Pinon. Mon compagnon les a recueillis alors qu’ils venaient de naître car nous n’avions pas le cœur de les laisser mourir. Ils ont grandi avec notre fille qui serait très triste de ne plus les avoir. Ils seraient incapables de survivre seuls dans la nature car ils sont totalement dépendants de nous. Nous avons installé Mimi et Pumba dans un parc clos avec des clôtures d’un mètre cinquante avec des fils électriques à vingt et quarante centimètres de hauteur. Il n’y a donc aucun risque qu’ils se mêlent à la faune sauvage. Pour éviter qu’ils se reproduisent, nous avons fait castrer Pumba, et s’il le faut, nous sommes prêts à faire stériliser Mimi. Je passerai s’il le faut mon certificat de capacité dans un élevage de sangliers afin de prouver ma bonne foi. »
Une pétition en ligne
Déterminés à conserver leurs deux compagnons qu’ils ont sauvé de la mort, Cindy et Nicolas ont consulté trois avocats, dont deux spécialisés dans le bien-être animal. « S’il faut que nous passions devant la justice, nous le ferons, poursuit Cindy. Nous avons alerté les médias locaux et sommes prêts à enclencher la vitesse supérieure en contactant la presse et la télé nationales, par exemple en demandant de passer chez Julien Courbet. Je demande seulement qu’on nous laisse tranquille car nous n’embêtons personne. Nous avons seulement sauvé deux bébés sangliers qui sont devenus très familiers, aussi gentils que des chiens et dont le grand plaisir est de manger des Choco BN, et demander des caresses aux gens qui viennent les voir. » Le couple a aussi mis une pétition en ligne sur Change.org qui recueille actuellement une centaine de signatures.
F. M.