Jean-Paul Coopman, Marina Mauclaire, sa directrice territoriale et Éric Massé dans le futur local de coworking… avec coin bar.
La Caisse des dépôts veut s’affirmer banque des territoires au service des collectivités locale et va intervenir à Romorantin, Vierzon, Bourges, Issoudun et Châteauroux pour relancer les commerces de centre-ville.
Caisse des dépôts et consignations, l’intitulé à lui seul crée une distance entre des banquiers sévères et le public. Mais lorsque la Caisse des dépôts a le visage de Jean-Luc Coopman, un Chti chaleureux qui retrouve son accent au fur et à mesure qu’il s’enthousiasme à décrire ses projets. Il sait que l’institution dont il est le directeur régional depuis un peu plus d’un an a un déficit de communication avec ceux dont il devrait être le partenaire naturel.
« Les collectivités locales n’ont pas besoin de la Caisse des dépôts pour financer un projet sur quinze ans. En revanche nous sommes là pour des crédits à long terme : de 25 à 40 ans. » Et sa puissance est considérable avec notamment 30 M€ d’investis dans le Cher et l’Indre qui ont notamment permis de réhabiliter 2 100 logements sociaux et d’en construire 120. La Caisse investit aussi dans la fibre optique au sein de Berry Fibre Optique « Là on ne prête pas, on est partie prenante de cette société qui rassemble le Cher et l’Indre pour installer la fibre en milieu rural. Un enjeu essentiel. Là où il n’y aura pas de fibre, il y aura fracture territoriale. »
Certaines collectivités ont bien saisi l’utilité de travailler avec la Caisse des dépôts : Châteauroux Métropole a signé un gros partenariat pour faire financer notamment des études sur la performance énergétique de ses bâtiments et sur le potentiel touristique des rives de l’Indre : que faire du bâtiment de l’ancienne piscine à vagues après sa fermeture, comment réagencer tout ce secteur. Et puis bien sûr Balsanéo « S’ils empruntent sur 40 ans, ce sera chez nous ».
Cœur de ville, sujet fort
C’est aussi la Caisse des dépôts qui est derrière l’opération nationale « Cœur de Ville », enjeu national pour lequel 22 villes ont été retenues. Un projet qui va faire l’objet d‘ un milliard d’euros d’investissement sur cinq ans et de 700 millions de prêts sur la même durée. Là encore il s’agit d’améliorations physiques des cœur commerciaux des villes moyennes (pour notre zone Romorantin, Vierzon, Bourges, Issoudun et Châteauroux ont été retenues), mais d‘abord de procéder à des études fines pour construire à chaque fois un projet cohérent et dialoguer avec les collectivités locales. Ces études, la banque les finance. « J’ai une tendresse particulière pour Issoudun, avoue Jean-Luc Coopman dont le maire se bat comme un beau diable et monte des projets correspondants aux aides proposées. »
Une pépinière high-tech à Saint-Jean
« Si on a une opération dont on est fier, c’est celle-ci. » Le directeur est franchement enthousiaste lorsqu’il parle de la coopération entre la Caisse des dépôts et Initiative Indre.
La Caisse est le partenaire habituel d’Initiative Indre et de la BGE dans le soutien aux futurs entrepreneurs ; elle a apporté 20 % des 4,7M€ engagés par Initiative Indre pour garantir les emprunts.
Lorsque Jean-Luc Coopman évoque, avec Eric Massé, le directeur d’Initiative Indre, la création du Centre d’affaire de Saint-Jean à Châteauroux, c’est la passion qui l’emporte.
« C’est un lieu magique ! » Pas courant dans la bouche d’un banquier, et encore vous n’avez pas l’accent. L’idée c’est d’accueillir un porteur de projet, de lui offrir la formation nécessaire pour faire d’un rêveur un futur chef d’entreprise, l’aider dans sa démarche de financement et de lui permettre d’avoir des bureaux de qualité… et de ne pas être isolé. « Là, on est dans la qualité, on est sur le haut de gamme, complète éric Massé, avec des connections parfaites, un équipement pour mener des visio-conférences. On est sur une conception innovante qui permet aux différents acteurs et créateurs de se rencontrer. » Et en épicurien convaincu, Eric n’oublie pas le coin convivialité avec bar, cave à vin et équipement pour réchauffer les petits fours. Il servira pour la première fois le 2 mai, jour de l’inauguration de ce lieu qui occupe le rez-de-chaussée et les deux premiers étages de la tour Montmirail. Un centre d’affaires auquel sera évidemment connecté Cité‘Lab qui offre aux jeunes l’occasion de s’initier à l’économie au collège Rosa Parks (une opération dans laquelle la Caisse des dépôts est très impliquée), mais aussi à Village by CA qui ne va pas tarder à pousser à Balsan.
Une opération du même type doit également voir le jour dans l’ancien palais de justice d’Issoudun.
« C’est la première fois en France que tous les grands services travaillent ensemble, se réjouit Eric Massé : Agglo, Région, Caisse des dépôts (qui finance à 50 %)… » Ca fera beaucoup de petits fours à réchauffer le 2 mai.
Pierre Belsoeur