Einstein, peu avare de citation, avait énoncé que « Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. Et encore, pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue… »
Il suffit d’écouter, de lire, ou de regarder, parce que désormais on peut non seulement entendre les conneries mais aussi les voir en temps réel, pour constater que E=mc², c’est de la rigolade par rapport aux stupidités énoncées sur ondes et télévisions, au coin des bars comme des rues. Les plus grands de ce monde ne sont pas en reste. Comme quoi, on peut s’affimer le/les chefs du monde et être potentiellement le/les chaînons manquants entre l’animal et l’humain, intellectuellement du moins. Et là, rien de relatif.
L’habituelle participation littéraire de Donald Trump en est un parfait exemple. Rien que la compil’ des dernières semaines vaut son pesant de cacahuètes d’Alabama, même en dehors du Peanuts Day (13 septembre). Donald a d’abord envisagé de poursuivre la construction de son mur anti-migrants jusqu’aux limites du Colorado qui, comme le savent pertinemment les Américains – ils ne sont pas tous stupides quand même – est un état qui n’a aucune frontière avec le Mexique. Il a aussi expliqué que les Kurdes ne méritaient pas plus de considération que ça, vu qu’ils n’avaient rien fait pour débarquer en Normandie, et encore moins aidé à combattre les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Toujours aussi fort en histoire, il a assuré de toute sa considération le président Italien Sergio Mattarella puisque « les États Unis et l’Italie sont alliés depuis la Rome antique ». Afin de mieux comprendre où se situe l’erreur, il convient de signaler que Christophe Colomb a officalisé l’existence du continent américain le 12 octobre 1492, à 3h42′, heure locale. Les Vikings l’auraient découvert plus tôt mais c’est une autre histoire. Par ailleurs, la Rome antique se situe… dans l’Antiquité (-3500 ans jusqu’à 500 ans après J.-C. !). Un proto-fachiste comme Jules César allié avec un proto-républicain à la Georges Washinton, ça aurait eu de la gueule sur la photo.
Après on s’étonne que la scolarité des Etats-uniens soit essentiellement basée sur des QCM (questionnaire à choix multiples) qui permettent aux plus chanceux de faire carrière sans rien savoir. Une forme de loto où ceux qui savent gagnent mais ceux qui ne savent pas peuvent gagner aussi … Ne vous inquiétez pas, ça vient tranquillement chez nous.
La bêtise n’est pas une exclusivité Nord-Américaine. Le vieux continent n’est pas en reste. Et pas seulement à Cambrai. Nous avons, à domicile, Laurent Alexandre, essayiste à l’Express. Voilà un temps, il voulait inciter les femmes intelligentes à faire davantage d’enfants pour que la « France reste une grande puissance ». Les poufs devaient, dans le doute, aller se rhabiller… Depuis plusieurs mois, c’est Greta qui lui fait dire des âneries. Sous le titre de « nos ancêtres traversaient la Manche à pied », sur la page d’un réseau social, le « chirurgien, énarque, entrepreneur, aujourd’hui business angel » explique très sérieusement que « Nos ancêtres ont surmonté il y a 14 700 ans des augmentations de 4 mètres par siècle du niveau des océans avec des silex, nous devrions pouvoir supporter les 60 centimètres par siècle prévus par le GIEC à l’ère de l’Intelligence Artificielle ». Juste pour information, ce n’est pas tant la montée des eaux, la chute de quelques villas de bords de mer ou l’inondation de villages Merlin-Plage, qui posent problème mais les modifications des climats pour une population mondiale qui est désormais proche des 8 millards d’individus.
La stupidité n’a pas de frontières et n’est l’apanage ni des grands ni des petits ; d’ailleurs on avait dit que l’on ne s’attaquait pas au physique, mais bel et bien celui de l’homme, de la femme aussi – dans ce cas là ça vaut. Voilà , avec le rire, ce qui nous sépare encore un peu des animaux …
Fabrice Simoes