Cela faisait 20 ans que l’événement n’avait pu installer ses feux en Berry, et il aura fallu le désistement de la ville initialement prévue pour qu’Issoudun, à l’initiative du vice-président de l’association, Alain Nonnet, le créateur de La Cognette, accueille le mini-congrès d’automne des maîtres cuisiniers de France.
Durant trois jours les membres du bureau, les représentants régionaux et ceux du conseil d’admission de la docte assemblée ont œuvré, beaucoup, dégusté, un peu et visité itou. Un rassemblement annuel où il aura été beaucoup question de la prochaine assemblée générale qui se déroulera au palais, à Biarritz, en 2015. Où on a aussi envisagé la pérennité d’une association qui en est déjà à sa 63e année d’existence, ce qui en fait la plus ancienne pour les cuisiniers français, de ses prochaines orientations, de ses statuts, de la transmission du savoir et du savoir-faire, ou encore de l’utilisation des produits du terroir.
L’actuel président, Christian Têtedoie, chef étoilé à Lyon, expliquait à ce sujet que « notre association n’a jamais cessé de faire la promotion de nos produits des campagnes. Depuis toujours nous profitons du « consommons local ». La France possède ce que les autres pays n’ont pas en terme de cuisine : une cuisine multi-régions. C’est ce qui fait le rayonnement de la cuisine française à l’étranger. »
Une régionalisation des produits qui était largement mise en évidence au cours de ce congrès issoldunois : outre un salon où se regroupait une vingtaine de producteurs locaux, de la lentille verte du Berry à la poule noire du Berry, en passant par les escargots de Chambon, ou encore un caviar de Gironde (mais le producteur est né à Issoudun), les congressistes se sont rendu à saint-Août, pour découvrir, en groupe, le renommé marché local. Une approche volontairement régionaliste qui entre parfaitement dans le cadre d’une « cuisine où l’émulation des régions fait que nous n’avons pas une cuisine mais des cuisines françaises. » Cependant, dans le même temps, Christian Têtedoie faisait le constat d’un « manque de solidarité au niveau international. Nous devons faire fonctionner plus encore nos réseaux comme nous sommes parvenus à le faire, depuis 2 ans, à New York, sur le site de Bryant park. Dans ce village France reconstitué nous avons reçu plus de 12 000 personnes. Nous avons une chance incroyable et nous n’en profitons pas … »
Enfin, dans le cadre de ce « séminaire » Côme de Cherizey, le directeur général du Gault & Millau depuis 2011, ainsi que Lydia Delbosco, Présidente de CODESUCCES MANAGEMENT, sont par ailleurs intervenu. L’un pour expliquer la démarche du guide gastronomique, l’autre pour apporter quelques réponses aux questions de management que se posent généralement les chefs.
F.S