Tout a commencé le samedi 28 mai par des orages violents et une pluie incessante qui a d’abord perturbé la circulation, puis provoqué des inondations dans le blaisois. Mais ce n’était que le début…
Lundi 30 mai, alerte orange pour « pluie-inondation, en raison de fortes pluies » sur le Loir-et-Cher. Dès le lendemain, 23 axes de circulation sont coupés dans le département et des habitants commencent à être évacués, notamment à Onzain où la Cisse monte. Un centre opérationnel départemental est activé en préfecture afin de coordonner les nombreux services publics concernés (service départemental d’incendie et de secours, gendarmerie, police, agence régionale de santé, direction départementale des territoires, conseil départemental…).
Mercredi 1er juin, aucune amélioration, bien au contraire. Les pompiers vont enregistrés plus de 1 200 interventions. Les transports scolaires sont interdits sur le réseau routier du territoire d’Agglopolys et vers 14h00, la préfecture appel la population qui doit franchir la Loire à rentrer le plus rapidement possible à son domicile, en empruntant le pont Charles de Gaulle. Mouvement de panique, des embouteillages monstrueux se forment, surtout dans le sens nord-sud entre le rond-point de Cap Ciné et celui de la Patte d’oie. Et les réseaux sociaux n’arrangent rien en propageant diverses rumeurs comme « les trois ponts de Blois vont être fermés » ou encore « la Loire va déborder »… A 22h, la voie rapide est fermée à la circulation dans les deux sens.
Jeudi 2 juin, la préfecture conseille aux gens de rester à leur domicile et les cours sont suspendus dans les établissements scolaires. L’accès à Blois est très limité en venant du sud, voire impossible pour certaines personnes. A Blois-Vienne, le déversoir de la Bouillie est rempli, le Cosson a envahi les jardins ouvriers, le parc des Expositions, la Boire… Côté Vineuil, la Noue et le Cosson débordent aussi. En allant vers Chambord, la commune de Huisseau-sur-Cosson est noyée. A Bracieux, Mont-près-Chambord, Cellettes, Les Montils ou encore Candé, le Beuvron prend aussi ses aises sur les routes et s’invite dans les maisons. « On a jamais vu ça », c’est la phrase qui revient le plus.
Ce n’est que samedi 4 juin que le retour à la normale se fait progressivement sur les principaux axes routiers mais le niveau des eaux baisse très lentement. C’est aussi le début de la constatation des dégâts pour les sinistrés. Les communes les plus durement touchées font appel aux dons (denrées alimentaires, meubles, vêtements…) et aux volontaires pour aider au nettoyage des maisons et des rues. Certaines mairies ont mis en place un soutien psychologique. Par ailleurs, les juristes de l’Agence départementale d’information sur le logement (Adil 41), renseignent gratuitement sur les droits des personnes dont le logement a été sinistré (appel gratuit : 02.54.42.10.00). Certains évoquent déjà la question de la responsabilité des politiques qui autorisent la construction de maisons dans des zones à risques. Le président de la région Centre – Val de Loire, François Bonneau, a demandé la reconnaissance de catastrophe naturelle.
Ch C.S