Vendredi 27 juin, Jean-Claude Sandrier se voyait remettre les insignes de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur. Une cérémonie conviviale et pleine d’humanisme.
Madame Marie Christine Dokhelar Préfète nouvellement installée dans le Cher rappelait que lors de sa première rencontre avec Jean-Claude Sandrier, ce dernier lui avait remis son livre consacré à Georges Sand, célèbre Dame de Nohant, si chère à son cœur et muse de ses talents d’écrivain. Madame la Préfète soulignait « qu’écrire sur les autres c’est un peu se dévoiler et écrire sur soi… ». Elle évoquait les principes mis en exergue dans ce livre : justice et solidarité. « C’est aussi cela qui vous caractérise… » Puis le Député Maire de Vierzon intervenait avec un ton gouailleur qui allait donner à cette cérémonie un accent de convivialité, d’humour. Ce qui fait qu’un moment rigoureux et important devient subitement partage sans complexes où beaucoup de barrières semblent comme par magie l’espace d’un instant tomber, laissant place à l’humanisme, la fraternité.
Humanisme et fraternité
Lorsqu’on regardait au premier rang de cette foule nombreuse venue saluer Jean-Claude Sandrier, des personnalités de tout bord politique, adversaires certes mais en ce jour, fraternellement ou poliment avec respect, proches du récipiendaire. C’est ce qui marquait dans cette cérémonie ; l’humanisme ambiant, cette volonté affichée de se reconnaître comme femmes et hommes de la république reconnaissante qui honorait un de ses enfants. Bourges avait délégué ses plus hauts représentants en la personne de Jean-Pierre Saulnier président du conseil général du Cher, de son prédécesseur Alain Rafesthain, des vice présidents et conseillers de ce même conseil général, des élus vierzonnais bien entendu mais surtout, ce qui marquait cette soirée de distinction, la présence de Serge Lepeltier ancien ministre et député maire de Bourges, celle très remarquée du nouveau Maire de Bourges, Pascal Blanc dont Jean-Claude Sandrier dans son allocution soulignait combien il était « sensible à votre présence… ».
Un parcours au service de la République
Le sénateur Pointereau présent également, c’est dire si l’homme Jean-Claude Sandrier avait tout au long de son parcours politique suscité de respect et d’intérêt. Nicolas Sansu avec une verve décidement enjouée rappelait l’historique du parcours de celui dont il fut l’attaché parlementaire. Il soulignait avec malice la méticulosité voire la maniaquerie de Jean-Claude Sandrier en citant cette anecdote rapportée par un proche : « sais tu qu’il est allé à l’école du Parti sur son mois de vacances !!! »Et le maire de Vierzon, de boutades en boutades « ton amour de Georges Sand t’a poussé à vouloir ressembler à Chopin. En 1997 sous le gouvernement Jospin ta ressemblance avec lui était si grande que vous aviez instaurer un jeu : tu gouvernais la France, pendant que lui faisait du vélo à l’Ile de Ré…(rires de la foule…)». Puis, plus sérieusement, les engagements de Jean-Claude Sandrier : Centre des Congrès de Vierzon, CREPS de Bourges, Nouveau Lycée Agricole du Subdray et bien entendu, la ligne SNCF POLT dont Jean-Claude Sandrier est toujours un ardent défenseur. Puis, Marie Georges Buffet, ancienne Ministre des Sports venue apporter un hommage national à son « camarade ». Jean-Michel Guérineau apportait lui aussi sa pierre confraternelle et enfin Nicolas Quillet, ancien préfet du Cher avait « l’honneur » de remettre cette haute distinction à l’humaniste Jean-Claude Sandrier : « J’ai le souvenir d’un homme de dialogue et d’une grande honnêteté avec qui j’ai toujours eu plaisir à travailler. Vous m’avez choisi pour vous remettre cette haute distinction de la république et en tant que serviteur de cette dernière je suis particulièrement honoré. Elle récompense votre parcours et votre engagement au service de cette République avec la force de vos convictions mais aussi, et c’est cela que je retiendrai, cette volonté de respect humain, de tolérance et de foi en l’homme. C’est ce qui m’a marqué le plus chez vous mon cher Jean-Claude et avec notre passion commune pour George Sand et vos livres gentiment offerts, je ne peux que vous féliciter en vous remettant cet insigne de reconnaissance de la nation… ».
Un discours sobre
Bien entendu, c’était au récipiendaire de conclure par un discours sobre emprunt de respect humain, remerciant famille, proches, amis camarades, adversaires politiques de leur présence avec un brin d’émotion bien compréhensible, tenant une fois encore à porter haut les valeurs de cette République tant chérie par des hommes et femmes illustres. L’humaniste Jean-Claude Sandrier, successeur d’un grand Monsieur de la politique du Cher, Jacques Rimbault à la tête de la mairie de Bourges le 1er Juin 1993, saluait tous ceux présents dans cette salle ou disparus. On avait également une pensée pour celui qui fut à la tête de la mairie de Vierzon de nombreuses années, Fernand Micouraud, autre grand figure de la vie locale du département. Cette cérémonie se terminait sous les applaudissements bien mérités pour celui qui, honoré par la République, pourra encore et encore se prévaloir des citations de la grande dame de Nohant dont Ernest Renan disait au lendemain de sa mort : « Une corde est brisée dans la lyre du siècle…». Celle qui avait une idée morale de la politique, qui détestait la politique politicienne et dont les hommes politiques se méfiaient. Devenue par passion la muse de Jean-Claude Sandrier, elle sera à n’en pas douter une « alliée » fidèle quant à sa volonté de dénoncer les injustices et cet argent roi qui « coule à flots ». « On ne peut raisonnablement accueillir l’injustice avec un regard serein… » Et ça, c’est dans la nature de Jean-Claude Sandrier et de son parcours symbolique qui méritait bien cette haute distinction qui ne se demande pas mais que l’on propose…