C’était en mai 1959. Une date proche et lointaine à la fois. Bien que certaines phrases trouvent encore écho en nos temps modernes. L’Histoire souvent ânonne… Souvenir, souvenirs, aux archives départementales de Vineuil, 50 ans après la disparition du Général.
L’exposition, qui aura bien fonctionné quelques mois, inaugurée pendant les Rendez-Vous de l’Histoire de Blois en octobre, est pour le moment interdite au public, reconfinement sanitaire oblige, mais mérite réellement le détour et est à recommander sans sourciller pour celles et ceux qui hésiteraient lorsque ses portes seront à nouveau décloses. Et tout cela se passe aux archives départementales de Vineuil, rue Réaumur, sises entre le centre commercial Auchan et la Fédération des chasseurs 41. La salle d’exposition n’est pas forcément gigantesque mais le déplacement y est agréable, respectant de surcroît les distanciations physiques covidesques. Et surtout, les pièces entreposées sont dignes d’intérêt. “De Gaulle chez nous!” Le titre résume bien ces dernières qui narrent, documents, clichés et objets d’archives (issus de fonds publics, de la presse et de collections de particuliers, de l’INA et de l’agence régionale Ciclic) à l’appui, un voyage présidentiel d’antan de trois jours en Val de Loire, de Blois à Montrichard à Romorantin en passant par Bourges, Tours et Orléans, à travers donc le Cher, le Loiret, le Loir-et-Cher et l’Indre-et-Loire. Un instant de déplacement où Pierre Sudreau n’était pas encore maire de Blois mais toujours dans son fauteuil de ministre de la construction. Un temps où De Gaulle invitait les hommes “à se rassembler et se rapprocher au lieu de se provoquer » (Blois, 9 mai 1959); à méditer. Les photographies de foules rendent nostalgiques les pauvres mortels que nous sommes, en 2020, obligés de se masquer et de lever le pied sur ce genre de convivialités. Les badges presse, eux, donnent le sourire, démontrant finalement que le principe d’accréditation n’est pas nouveau ni même la mise en scène et propagande étatiques, prouvant que l’histoire humaine est souvent un éternel recommencement. Et d’ailleurs, derrière le joli vernis, il n’y avait à l’époque aussi pas que des amis dans les rangs de ce type de voyages farcis de commémorations et de messages forts adressés au peuple de France; nous pouvons citer ici en l’espèce le peintre blésois Bernard Lorjou, farouche et virulent opposant du Général, jusque dans ses oeuvres au pinceau très coloré. Mais chut, ne dévoilons pas tout maintenant… À chacun, petits comme grands, de découvrir ses trésors sur place. Quand ce sera possible, une fois encore, la visite in situ s’impose absolument (cette manifestation qui devait s’achever le 29 janvier est prolongée jusqu’au 26 mars 2021, et cerise sur l’expo, l’entrée est gratuite) et en patientant, avant d’aller à Vineuil, pourquoi ne pas déconfiner ses livres d’histoire ?
É. Rencien
Quand nous serons libérés-délivrés de ce deuxième confinement, pour info : entrée libre du lundi au vendredi de 13h30 à 17h. Visites commentées et sur réservation au 02 54 33 52 80. Une visite vidéo est en projet en attendant : plus sur www.culture41.fr