Les 30 septembre et 1er octobre, se tient une assemblée diocésaine à laquelle tous les catholiques du diocèse de Blois ont été conviés.
Cette invitation, l’évêque Mgr Batut, l’a faite dans une lettre pastorale écrite à l’occasion du Carême. Il y faisait l’état, sans concession, des forces et faiblesses de son diocèse, et invitait les catholiques à se mobiliser pour faire corps et montrer l’unité de l’église.
Mgr J.-Pierre Batut appelait ses forces vives (secteurs pastoraux, mouvements et associations de fidèles, enseignement catholique, etc.) à se mettre au travail pour produire des contributions sur la base desquelles le diocèse pourrait ensuite travailler.
Car le constat que fait le chef de l’église blésoise lui-même est un peu brutal :
– Des évolutions économiques et démographiques considérables, le vieillissement de la population et la modification des équilibres économiques, ainsi que la création de communautés de communes ou de communes nouvelles, qui modifient les équilibres sociaux.
– Le nombre d’obsèques religieuses est passé de 71 % à 68 % entre 2004 et 2014, tandis que dans le même temps, le nombre de baptêmes rapporté au nombre de naissances est passé de 59 % à 40 %.
L’évêque précise que « ces statistiques montrent à l’évidence que si dans le diocèse, la population plus âgée reste attachée à l’Église, les jeunes générations s’en éloignent ».
La diminution du nombre des prêtres, quant à elle, suppose de constituer des équipes presbytérales de trois prêtres « vivant dans un même lieu, ou tout au moins à proximité les uns des autres, afin de s’épauler dans la charge du ministère ».
Mgr Batut tempère tout de même son propos : « Depuis que je suis évêque de Blois, je suis témoin d’un vrai dynamisme, dont témoignent par exemple : les multiples mouvements et groupes, les équipes d’animation pastorale, l’engagement de baptisés dans la formation Saint Louis, la présence de plus d’une centaine de jeunes au groupe diocésain des JMJ de Cracovie. Notre Église diocésaine demeure bien vivante ».
Préparer l’avenir
« Préparer l’avenir n’est pas une tâche facultative, insiste Mgr Batut. Pour dire les choses brutalement, nous avons le choix entre deux solutions : essayer de faire comme si rien n’avait changé, au risque d’être les témoins d’un reflux de plus en plus accentué de la présence de l’Église en Loir-et-Cher, (la pratique dominicale, selon une estimation de 2012, ne dépasserait pas 1,7 % en moyenne) ; ou bien nous nous mettons au travail pour faire face aux impératifs nouveaux de l’évangélisation ».
Et l’évêque de rappeler l’homélie de Saint Jean-Paul II : « Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! ». Il rappelle également qu’être vraiment chrétien n’est pas réservé à certaines personnes appelées à un engagement plus radical comme les prêtres et les moines, les religieux et les religieuses.
Que faut-il faire alors ?
« Nos paroisses ou nos mouvements tels qu’ils fonctionnent aujourd’hui, avec des personnes souvent admirables, ne suffisent pas pour parvenir au résultat recherché. De nombreuses personnes regardent la paroisse comme une sorte de « guichet du spirituel » auquel on a recours pour certaines demandes, mais dont on n’est pas vraiment partie prenante ».
Il faut notamment, selon l’évêque de Blois, « que des chrétiens acceptent d’apporter des changements significatifs à leur mode de vie actuel, pour que leurs conditions de vie les aident à mettre le Christ plus pleinement et plus naturellement au centre.
De se rassembler pour se soutenir mutuellement dans ces choix de vie ».
« Il ne s’agit pas de générer un « rassemblement de parfaits », poursuit-il, mais de personnes en chemin pour des personnes en chemin. C’est pourquoi la présence et l’accueil au sein de la communauté des plus pauvres et des plus fragiles est essentielle pour qu’on puisse parler de communauté chrétienne ». Des communautés vivantes pour aujourd’hui et pour demain, car « la question qui se pose à l’Église et à la société n’est pas seulement de savoir quel monde nous allons laisser à nos enfants, mais elle est aussi de savoir à quels enfants nous voulons laisser le monde ».
« Il s’agit donc d’éducation au sens le plus large, conclut Mgr Batut : au sens de l’autre, à la relation fraternelle, au respect de la création, à l’accueil reconnaissant du patrimoine de foi et de culture reçu des générations passées ».
Depuis cette missive, les fidèles ont travaillé en groupes, dans les différents secteurs paroissiaux, et ont produit des propositions pour que l’Église se mobilise davantage et montre de façon plus évidente l’unité et la conviction à laquelle l’appellent les Évangiles.
Au programme de l’assemblée diocésaine :
Samedi 30 : Rdv à la Basilique ND de La Trinité à 9h. Office à 9 h 30, Exposé de Mgr Batut. Travaux en groupes et assemblée plénière.
Dim 1er sept : assemblées dans les paroisses.
Plus d’information sur www.catholique.blois.net – Les inscriptions sont encore possibles auprès de :
service-communication@catholique-blois.net/à partir de 15 heures : 02 54 56 40 53.
Stéphane de Laage