Après le retoquage fin janvier par le Tribunal administratif (TA) d’Orléans du PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal), dans son aspect emprise foncière et impact environnemental, de la Communauté de communes du Grand Chambord, la suite attendue était prévisible mais ce n’est pas ce qui aura motivé la teneur de l’arrêté du préfet de Loir-et-Cher.
En septembre 2022, Bernard Saunier (via la société Saneo), le porteur d’un dossier de sortie de terre d’un complexe doté d’un golf et de 565 logements (dont des centaines de villas et des studios pour le personnel), sur la commune de La Ferté Saint-Cyr, qualifiait auprès de nos confrères de la Nouvelle République du Centre-Ouest son projet d’ « exemplaire en terme de protection de l’environnement. » Un avis qui n’est pas partagé visiblement. Le préfet François Pesneau, sans jugement de valeur, a suivi sa méthode qu’il avait déjà annoncée à la presse locale; il a répété à ces mêmes journalistes le matin du 16 février : « j’ai fait mon choix en mon âme et conscience, sans passion ni pression, en étudiant toutes les pièces. Je n’ai été influencé par aucun service ni autorité. M. Saunier tient des propos à l’égard des services de l’État qui ne sont pas dignes d’un porteur de projet. Je précise donc que c’est la décision du préfet de Loir-et-Cher, ma décision, et mon arrêté concernant ce futur golf est défavorable.» Hourra, s’écrieront les anti. Pourquoi, s’indigneront les pour. Pour résumer, M. Pesneau, qui reconnaît tout de même « un travail de qualité », a relevé de nombreux points de blocage et insuffisances, outre l’invalidation du PLUi du Grand Chambord, en dépit de quelques améliorations apportées par M. Saunier : absence d’éléments financiers, ressource en eau et consommation des villas non estimée, manque d’étude d’impact concernant les zones humides drainées, destruction d’habitats d’espèces protégées (oiseaux, insectes et coléoptères), empiètement important sur des zones agricoles et taille de la création d’un complexe similaire à un gros bourg « sans raison impérative d’intérêt public majeur» qui cause un souci de compatibilité de fait avec la loi climat résilience et le zéro artificialisation nette (ZAN) des sols, pas d’apport départemental en termes de population et d’économie face à la balance environnementale, risque de rupture de la continuité des trames vertes et bleues, effet cumulé avec le golf voisin (des Bordes à Saint-Laurent-Nouan qui va construire des villas aussi, mais qui est lui déjà existant, ndrl). Les travaux du golf des Pommereaux (anciennement intitulé pour rappel, Chambord Country Club) ne sont pas de fait pour aujourd’hui ni demain. Le porteur de projet a évidemment la possibilité de déposer à nouveau un projet revu et de recommencer toute la procédure (soumission à une enquête publique notamment).
É.R.