Gilets jaunes


La couleur jaune déclinée en une large palette

Samedi, la Sologne n’a pas échappé aux manifestations des gilets jaunes. Ras-le-bol, fatigue, exaspération… voilà en résumé les mots qui ressortent le plus souvent de la bouche des contestataires. Aucune revendication précise, le gasoil ne serait finalement que la goutte d’eau qui fait déborder… le trop plein de colère.

Barrage convivial au rond-point sud de Salbris.

Comment qualifier et résumer le mouvement des gilets jaunes ? Voilà une question à laquelle il semble bien difficile de répondre quelques jours après le lancement des premières manifestations. A écouter les expériences des uns et des autres sur la journée du samedi
17 novembre, l’adjectif qui pourrait le définir le mieux est « disparate ». En effet, les histoires varient fortement d’un lieu de blocage à l’autre : de l’ambiance bon enfant et conviviale, plutôt gilet jaune pastel, aux comportements plus énergiques voire agressifs, catégorie jaune citron… la palette des « jaune » était large ce samedi. « Après avoir discuté quelques minutes et m’avoir demandé de mettre mon gilet sur le tableau de bord en signe de solidarité, on m’a laissé passer sans problème » raconte une jeune femme quand d’autres expliquent avoir été rabroués par des personnes plutôt agressives et déterminées à ne pas les laisser passer. Du point de vue des revendications, là aussi la situation est assez confuse. « On en marre d’être taxé, d’être pris pour des vaches à lait  résume un manifestant. Nous n’attendons rien de précis du gouvernement, nous souhaitons faire entendre notre ras-le-bol. » Et ils ne semblent pas avoir l’intention de s’arrêter là. En ce début de semaine, quelques ronds-points étaient toujours bloqués à Blois, Romorantin et Selles-sur-Cher et d’autres actions sont prévues pour la fin de semaine. Si la détermination des uns reste entière, l’exaspération des autres commence à se faire sentir de plus en plus. « Nous aussi on subit l’augmentation du prix de l’essence, on a pas envie d’être pris en otage » entend-on ici et là. Chez les commerçants l’incompréhension et l’inquiétude sont grandes, aussi. Lorsque l’on connait les difficultés du commerce en centre-ville, alors que les commerçants ont perdu une grosse partie de leur chiffre d’affaires samedi, l’approche des fêtes de fin d’année ne fait que renforcer ce sentiment. Alors que
3 Français sur 4 soutenaient le mouvement avant le 17 novembre, il y a de fortes chances que la tendance s’inverse si les blocages devaient continuer et le gouvernement l’a bien compris.

F. Rose