Fossé : «Métha Blois-Nord», méthaniseur du futur, sort de terre…


Chacun(e) de nous veut bien jouer la carte des énergies nouvelles pour sauver, ou tenter de, sauver la planète. Chacun(e) est partisan(e), mais si possible, chez les autres, les voisins, à bonne distance de sa maison…C’est un peu le cas à Fossé, entre cette commune et celle de La Chapelle-Vendômoise, où le projet de Métha Blois-Nord agite un peu les esprits.
La fin du chantier est prévue fin mars, et un démarrage, avec mise en chauffe, dès septembre, avec le moins d’effluves possible, ou en digestat. Ce sera le cinquième appareil digestif mis en place dans le département… Afin de prouver le bien-fondé «propre» de cette future usine de transformation de solide en gaz vert, premier projet collectif de méthanisation dans la région Centre-Val de Loire, une visite de chantier, en pleine évolution, s’est déroulée le mois dernier, en présence de bon nombre d’élus, dont Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, collectivité locale partante dans l’opération avec la commune de Fossé, le Conseil régional, les 25 agriculteurs (19 exploitations dont deux d’élevage), membres de Métha Blois-Nord, structure présidée par Jean-Luc Boiron, et l’organisation Énergie partagée représentée par Suzanne Renard, responsable des investissements. Le site, sur une emprise de 5 hectares, nécessite un investissement de 7,5 millions d’euros (1,1 million pour la Région ; 50 000 euros pour Agglopolys et autant pour la commune de Fossé ; 500 000 euros pour les agriculteurs…) pour une capacité d’accueil de 6 000 tonnes de lisiers, 3 000 de déchets de betteraves ; 1 000 de déchets de céréales ; 15 000 tonnes d’ensilage de Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique) et de biodéchets. Il s’est inclus dans une zone destinée, déjà, à des recyclages de matériaux divers et de casse automobile, éloignée des habitations, avec un accès routier sécurisé et bien balisé, avec rond-point, sur la route Blois-Vendôme.

Des réunions d’information pour rassurer le voisinage
Le site aura une capacité de 18GWh/an, soit l’équivalent chauffage de plus de 4 000 logements reliés au gaz, et le méthaniseur devrait être prêt pour la saison hivernale 2024-2025. Cela favorisera, ainsi, l’évolution des pratiques agricoles en mettant en place, au sein des rotations, des cultures intermédiaires, puis de les valoriser encore plus grâce à la fabrication de cette énergie verte. «Quant aux voisins de cette nouvelle installation, il est prévu des réunions d’informations à cœur ouvert et il sera prouvé qu’avec cette installation high tech, il y aura moins de déchets dans les champs et que les agriculteurs seront, ainsi, partie prenante dans la protection de l’environnement. Un climat de confiance doit se mettre en place entre investisseurs, avec la preuve d’un risque zéro de pollution avec le méthaniseur, et les habitants alentour» d’après Jean-Luc Boiron, qui confirme que «le fertilisant, ainsi homologué à Fossé, pour l’agriculture biologique, permettra, notamment, de réduire l’usage de pesticides. C’est un projet territorial et citoyen fort, exemplaire et fédérateur solide qui engage nos responsabilités pour les générations futures».

Jules Zérizer