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Etre bénévole c’est rester vivant socialement

Châteauroux
Croisée au salon du bénévolat Anne Marie Bonjour, jeune retraitée, ne se voyait pas rester chez elle en cessant son activité professionnelle. Alors elle s’occupe. Beaucoup.
Une vingtaine d’associations, le plus souvent orientées vers l’aide sociale, participaient au salon du bénévolat, samedi dans le hall d’Equinoxe à Châteauroux. Parmi elles, LARM 36, qui n’accompagne pas ses concitoyens dans la douleur, comme pourrait le laisser penser son nom, mais qui aide les épiceries solidaires en lien avec la Banque Alimentaire. Et pour tenir le stand de l’association : Anne-Marie Bonjour, toujours fidèle au poste.
« Je m’étais toujours dit qu’une fois en retraite je voulais faire de l’humanitaire. Lorsque j’ai quitté La Poste je me suis donc mise en quête d’une association qui me conviendrait et c’est comme cela que je me suis retrouvée à LARM 36 dont je suis devenue la trésorière. Comme j’habite Orsennes et que l’association est basée à Châteauroux, c’est un poste que je peux tenir à distance, avec une boite mail et un ordinateur.»
En fait Anne-Marie n’est pas arrivée aussi simplement à ce rôle dans une association. Rares sont les retraités qui poussent les portes d’une association sans avoir déjà donné un coup de main quelque part lorsqu’ils étaient en activité. On devient bénévole pour continuer à avoir une vie sociale… à condition d’en avoir déjà eu une auparavant.
« J’étais sensibilisée à cela avant d’être mariée et d’avoir des enfants. C’est lorsque ces dernier sont allés à l’école que je me suis impliquée dans l’association de parents d‘élèves… et puis au Réveil Cluisien lorsqu’ils ont commencé la musique. » Les enfants sont grands, mais elle s’occupe toujours de la fanfare et puis, pour compléter son panel elle s’est impliquée dans le centre de loisirs d’Orsennes. Ça fait beaucoup pour une seule femme. Pourtant elle occupe ce qui lui reste de temps libre avec la randonnée pédestre. Elle est naturellement devenue secrétaire de Rando Boischaut Sud, qui organise sa randonnée le dernier week-end de juin.
Des financements de plus en plus difficiles à trouver
Sans sous estimer ces dernières responsabilités qui peuvent lui assurer des satisfactions immédiates lorsqu’une randonnée est réussie ou un concert plébiscité, l’engagement d’Anne-Marie dans LARM 36 est d’une autre nature. « Notre rôle en fait est de trouver des ressources pour que les structures que nous épaulons puissent fonctionner. Pour cela nous n’avons pas de subventions et devons donc organiser des manifestations pour trouver 10.000 €. La trentaine d’adhérents actifs passe donc beaucoup de temps à collecter des lots pour le loto de l’association qui est avec l’exposition de novembre à Belle Isle, l’autre temps fort de l’année. L’argent permet d’acheter, en fonction des demandes des Epiceries Solidaires, des produits que ne peut pas fournir la Banque Alimentaire. »
Un rôle obscur, mais indispensable pour faire face aux difficultés sociales. Les élus locaux ont bien conscience du rôle indispensable joué par les associations, beaucoup plus souples dans leur fonctionnement, que leur services sociaux au rôle également indispensable.
A propos d’élus, pourquoi Anne-Marie ne siège-t-elle pas au conseil municipal de sa commune ? Des citoyens de sa trempe passent rarement inaperçus. « J’avais été contactée par les deux listes, mais je ne souhaite pas m’engager en politique. »
En tout cas l’exemple de maman n’a pas été perdu car sa fille est secrétaire du Réveil Cluisien et vice-présidente d’une association de quartier et son fils s’occupe de l’association de parents d’lèves  de son village de normandie dont il est, lui, conseiller municipal.
Anne-Marie risque de transmettre aussi le virus à la génération suivante. « Le fait de m’occuper de mes petits enfants ne perturbe pas mes activités associatives. Simplement, je les mets  à contribution. »
Vous voyez bien que bénévole, c’est d’abord un état d’esprit. Mais contrairement à ce que colportent les grincheux, ce n’est pas une denrée en voie de disparition. Il faut essentiellement réussir à impliquer les jeunes… qui ne demandent souvent que ça !
Pierre Belsoeur

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