Michèle Lemaire, Directrice du Muséum, décrit l’idée de base concernant la présentation de cette nouvelle exposition « Mythique préhistoire, idées fausses et vrais clichés » comme la traversée du Détroit de Béring par les mammouths avec la femelle qui mène le troupeau comme chez les éléphants, nous voyons la femelle dominante suivie par les petits et en fin de file les grands mâles avec leurs longues défenses. Les peintures de ces mammouths ont été réalisées par le Saint-Amandois Jean Aurouet. Quand nous pénétrons dans la salle d’exposition, nous ne voyons que le troupeau en marche et ensuite lorsque nous avançons, nous découvrons derrière chaque mammouth, derrière chaque bloc de glace une vitrine avec un thème sur une des fausses idées régulièrement dites et redites sur les hommes de la préhistoire. Dans la mémoire collective, l’image de l’homme préhistorique est celle d’un être à demi nu et poilu, violent et agressif, affublé d’une mas-sue et vivant dans un monde hostile et dangereux. De la chasse aux cités lacustres, en passant par les dolmens gaulois ou encore l’homme des cavernes, la vision de l’homme préhistorique par l’homme moderne a longtemps été prisonnière de véritables clichés sur la préhistoire. Cette exposition présente une très large iconographie et une multitude d’objets, contre les idées reçues sur la préhistoire à partir des mythes véhiculés autre-fois par l’école, la littérature ou le cinéma. Quelques idées fausses :
• L’Homme préhistorique habitait dans les cavernes : les grottes ne pouvaient être qu’un abri provisoire, un feu à l’intérieur de la grotte l’aurait vite enfumée et il n’y a pas de lumière.
• Les hommes préhistoriques ont construit des villages sur l’eau : les cités lacustres n’ont pas existé, du moins pas comme on les a longtemps représentées. – les chevaux étaient précipités du haut de la roche de la Solutré : les chevaux étaient en réalité abattus au pied de la roche de Solutré.
• L’homme préhistorique était violent : si les sociétés pré-historiques ont connu des crises et des tensions, il ne faut pas imaginer pour au-tant un monde préhistorique où la violence et l’agressivité étaient constantes. – L’homme préhistorique tenait à la main une massue : aucune découverte archéologique n’a permis d’attester l’utilisation de la massue durant la préhistoire.
• L’homme descend du singe : c’est une déformation des théories de l’évolution, une formulation plus adéquate est de dire « l’homme et les singes ont des ancêtres communs ».
• L’homme préhistorique a côtoyé les dinosaures : les dinosaures ont disparu il y a 25 millions d’années tandis que le genre Homo qui réunit l’homme et les espèces apparentées est apparu il y a 3 millions d’années, donc très longtemps après la disparition des dinosaures.
• L’homme préhistorique était poilu et vêtu de peaux de bêtes : ce mythe tenace des hommes préhistoriques entièrement velus, aussi souvent représenté à demi-nu ou ha-billé simplement de peaux de bêtes, provient de l’association entre pilosité, sauvagerie et animalité. L’archéologie fait état de vêtements cousus, comme l’atteste la découverte de poinçons et d’aiguilles dont l’utilisation remonte au moins à 20000 ans.
Dominique AUTHIER
Muséum d’histoire naturelle
Les Rives d’Auron – 18000 Bourges
Téléphone : 02 48 65 37 34
Ouvert tous les jours de 14h à 18h
En période de vacances : de 10h à 12h et de 14h à 18h – fermeture le 1 mai et 1 novembre
Plein tarif : 4,10 €/personne – tarif réduit : 2,30 € – groupe : 1,50 € – entrée gratuite pour les moins de 6 ans et les groupes scolaires.