Nous avions été parmi les premiers à interroger le procureur général de Bourges sur sa carrière dans nos pages du Petit Berrichon du 7 mai et du Petit Solognot du 15 mai.
Pour sa dernière semaine de carrière avant son départ à la retraite le procureur le plus médiatique de France a accepté de répondre aux journalistes du Club de la Presse Val de Loire dans la prestigieuse salle des délibérations du Conseil Général du Cher.
A travers ses réponses le Petit Berrichon a tenté de faire émerger ce que le procureur vedette a exprimé et les valeurs qui sont les siennes.
Le mot qui revient le plus souvent dans sa bouche est “morale“ avant celui de Justice, et les affaires récentes semblent lui donner raison en exposant publiquement les comportements de plusieurs hommes politiques, en commençant par le rebondissement de l’affaire Tapie qu’il avait requise en son temps. Pour lui les juges devraient se poser la question de la morale avant d’entreprendre une poursuite, et il s’insurge souvent contre la formation de l’École Nationale de la Magistrature qui forme des techniciens de la Justice éloignés de la morale.
“Humilité“ pourrait aussi définir le profil du parfait magistrat et il est étonnant d’entendre ce pourfendeur de malfrats à la langue bien pendue, reconnaître qu’il peut se tromper et qu’il est important de savoir reconnaître ses erreurs. (suivez mon regard pour certaines affaires de moeurs dans le Nord de la France où les certitudes aveugles d’un juge ont conduit des familles au déshonneur)
“Transparence“ enfin dans le cours de la Justice, Eric de Montgolfier a été précurseur en la matière en prônant l’ouverture du dialogue entre les juges d’instruction et les médias.
Le juge doit expliquer les motivations de ses actions pour une justice plus compréhensible et plus transparente, y compris aux justiciables.
Enfin, “Indépendance“ du magistrat envers les politiques qui pourraient faire pression, mais surtout envers ses propres convictions afin que celles ci n’interfèrent pas sur ses décisions.
Le futur jeune retraité a terminé en rappelant à ses interlocuteurs de la Presse l’importance de la présomption d’innocence et la responsabilité énorme qui leur revient de prendre en compte quand l’honneur, et parfois la vie, d’un homme est en jeu.
G.Brown
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