Et avant Equinoxe ? Le néant en termes de productions artistiques à Châteauroux ? François Claude directeur de cette institution s’insurge en faux contre cette idée et considère Equinoxe comme l’héritière d’une tradition castelroussine qui a toujours fait la part belle au Spectacle. La rumeur dit d’ailleurs que Molière et sa troupe de l’Illustre Théâtre, regagnant Pezenas aurait fait une halte dans la cité du bas Berry ! Par la suite des salles telles que le Petit Théâtre, la salle Racine … ont permis aux castelroussins d’approcher des artistes tels que, entres autres, Sarah Bernhardt, Courteline, etc. En 1994, Equinoxe prolonge la politique d’André Malraux qui, dans les années 60 souhaite équiper les villes de province de scènes nationales en vue de démocratiser l’accès à la culture.
Cette salle, labellisée scène nationale en 2000 offre aux berrichons un outil conforme aux normes et doté d’un équipement scénique à la pointe, qui a accueilli depuis 20 ans 1000 spectacles, 8000 artistes et 660 000 spectateurs. Mais au-delà de ces indices quantitatifs, la direction se donne une mission beaucoup plus qualitative et même pédagogique, celle de faire aimer aux gens ce qu’ils ne savent pas qu’ils aiment, dans l’esprit de Jean Vilar, créateur du festival d’Avignon.
A ce titre, saison après saison, la programmation sélectionne des œuvres classiques, souvent revisitées, mais également et surtout amène progressivement le public vers la création contemporaine et en particulier vers les arts de la piste. Selon François Claude, cette discipline s’est beaucoup renouvelée ces dernières années ; les numéros de cirque sont beaucoup moins formatés et présentent des dimensions beaucoup plus poétiques et narratives. Ce positionnement est d’ailleurs cohérent avec l’offre de formation aux métiers du cirque française, considérée comme l’une des meilleures écoles au monde.
Mission pédagogique également car, au-delà du noyau dur des abonnés, l’équipe d’Equinoxe ne ménage pas ses efforts pour sensibiliser d’autres populations, et en particulier le jeune public. Un service éducatif de trois enseignants est d’ailleurs missionné pour développer des projets pédagogiques dans ce sens et chaque soir de spectacle c’est au moins 2 collèges et 2 lycées qui assistent aux représentations. D’autres publics qui pourraient a priori se tenir à l’écart de cette offre culturelle bénéficient également de tarifs accessibles.
Les ambitions pour les années à venir ? François Claude a deux rêves : le premier serait de disposer d’une salle plus intimiste (300 à 400 places), l’une des pistes étant la réhabilitation de la salle Racine ; le deuxième serait d’ouvrir une école de cirque de loisir, les élèves inscrits pouvant par la suite se professionnaliser au sein de l’option cirque que propose l’Ecole Nationale du Cirque de Châtellerault.
La saison 2013 – 2014 égrène comme chaque année une diversité de spectacles, avec en point d’orgue à la mi-octobre la célébration de la date anniversaire de l’ouverture d’Equinoxe autour de nourritures spirituelles et de victuailles à partager sans modération !
L. Sugier
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