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Environnement : Qui sème le vent récolte la tempête !

La secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, s’est déplacée jeudi 19 septembre à Valençay pour parler carburants de l’avenir. Entre les pour ceci, les contre cela, les indécis, les véhéments et les autres, le train durable semble encore à quai.
« Discute, discutez, discutons. » C’était le leitmotiv d’Emmanuelle Wargon dans l’Orangerie du château de Valençay jeudi 19 septembre. « Beaucoup trop de blabla, » selon une poignée d’élus de l’Indre à la sortie d’un débat de deux heures, réunissant agriculteurs, maires, porteurs de projets. Si les bonnes volontés sont là et les consciences en train de s’éveiller, le chemin paraît sinueux. Pot de fer contre pot de terre ? Côté éolien, les tensions sont palpables sur le Berry entre promoteurs, édiles, associations, citoyens amoureux des paysages naturels. Pas moins de 500 mats fonctionnent en Centre-Val de Loire. « Une aberration industrielle, » commentera un élu et paysan de la commune de Bonneuil. «L’Europe me demande de conserver arbres et haies, les éoliennes me contraignent à les couper. Quel manque de cohérence ! » Photovoltaïque et méthanisation semblent attirer plus d’adhésion, notamment pour garantir une valeur ajoutée aux exploitations agricoles.On ne parle même pas des moulins, de l’hydro-électricité, du gaz vert… Bon nombre de solutions sur la table mais rien de finalement très concret, excepté effectivement de la palabre. Le changement, c’est pour quand ? La secrétaire d’Etat a réaffirmé la position du Gouvernement macroniste, à savoir réduction du nucléaire d’ici 2035; production la plus décarbonée possible ; fermeture des centrales à charbon; protection de la biodiversité, des rivières et du patrimoine ; lutte contre l’artificialisation des sols et préservation des terres agricoles. L’éolien paraît figurer en sus dans les choix ministériels. La liste est longue, le décor planté, il ne manque qu’aux acteurs d’entrer en scène… Mais faire s’entendre les uns et les autres s’avère la tâche la plus ardue, à la sortie du débat de Valençay, aussi compliqué que de répondre précisément aux interrogations (où? quand? comment? avec qui?) et aux inquiétudes de la population. « Trouver le bon équilibre, avoir une vision planifiée, revenir aux fondamentaux pour l’intérêt général, » a martelé Emmanuelle Wargon. « Si nous sommes d’accord sur les grandes lignes, on peut trouver des voies de passage en étant pragmatiques. Il n’existe pas d’énergie parfaite. » Elle aura aussi tenté dans la foulée, avant de partir vers Blois et Vendôme, de rassurer devant les grilles du château de Talleyrand jeunes agriculteurs et représentants de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (Fnsea) au sujet des arrêtés municipaux pris sur les pesticides. “Nous n’empoisonnons pas les gens, ce n’est pas notre but ! À quel jeu jouent les maires ?” ont remarqué ces derniers face à l’intéressée.

Brouhaha en cours

En relisant nos notes, pléthore de belles paroles, moult projets et grande inertie, impossible de le nier. Et, de surcroît, en écoutant les uns et les autres, c’est un peu comme les slogans vegan qui ont été tagués ce même 19 septembre sur les vitrines de boucheries à Lamotte-Beuvron, en Sologne. C’est-à-dire qu’on oppose et braque toujours un camp contre celui d’en face sans faire avancer la cause défendue, quitte parfois à virer dans l’extrême et à corrompre le message initialement de bonne foi. Les bavardages tergiversants risquent d’être interminables. Et on ne parle même pas de Madame le maire de Valaire, dans le Loir-et-Cher, qui a déposé un arrêté interdisant la vénerie sous terre du blaireau sur sa commune, contredisant l’arrêté préfectoral d’autorisation pour la saison de chasse 2019-2020. Dans un même temps, tout le monde – en tout cas, les candidats au scrutin de mars 2020 – n’a plus que la formule de démocratie participative à la bouche. Quelle cacophonie annoncée. «Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Attention à l’iceberg et aux vaches à lait…
Émilie Rencien

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