Engrillagement en Sologne : Les Amis des chemins de Sologne, toujours fidèles au poste


L’association, bien connue pour ses combats, notamment contre l’engrillagement de la Sologne, est depuis peu agréée par l’État sur le secteur de cette même Sologne. Elle a tenu son assemblée générale le 2 avril à Brinon-sur-Sauldre, pour en parler, au milieu d’autres sujets. Retour sur ce qu’il s’est raconté.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore les Amis des chemins de Sologne, il faut savoir que cette association, créée en février 1998, pour la sauvegarde des chemins ruraux et la lutte contre l’engrillagement de la Sologne, a fêté ses 25 ans cette année. Elle est présidée par Raymond Louis, épaulé dans sa tâche par son épouse Marie, et a soufflé ses bougies lors de l’assemblée générale du 2 avril 2023 dans le Cher, en présence de 200 personnes (nombreux élus, membres du bureau, adhérents, etc.) Pour celles et ceux qui n’ignorent plus qui sont ces Amis, leur action finit par être très connue : un agrément d’utilité publique vient d’ailleurs de leur être attribué. « Il aura fallu plus d’une année et de multiples documents, » a relaté le couple. « L’association, représentée par son président, prendra part aux débats sur l’environnement qui se dérouleront dans le cadre d’instances consultatives nationales, régionales et départementales ayant à vocation d’examiner les politiques d’environnement et de développement durable. Dorénavant, l’association est donc agréée par l’Etat pour les départements du Cher, du Loiret et du Loir-et-Cher qui couvrent toute la Sologne.» Cette année 2023, en février, les époux Louis ont en sus vu aboutir le combat d’une vie avec la promulgation de la loi dite Cardoux, “visant à limiter l’engrillagement des espaces naturels et à protéger la propriété privée”. Et concrètement ? Ce texte devenu officiel a pour but de favoriser la libre circulation de la petite et de la grande faune, le bon état sanitaire du grand gibier, la protection de l’environnement (flore, faune, eau), tout en renforçant la propriété privée et limitant les tableaux de chasse excessifs. Lors de l’AG des fameux Amis, le député du Cher, François Cormier-Bouligeon (Renaissance), a précisé que toute clôture de plus d’1,20 mètre est de fait interdite; elle doit être également posée à 0,30 cm du niveau du sol. Les cervidés sautent au-dessus, les sangliers et la petite faune passent en-dessous. Toute nouvelle clôture devra donc être érigée avec des matériaux naturels ou traditionnels, définis par le Schéma régional Sraddet (haies, brémailles, arbustes…). Toute réfection ou rénovation de clôture devra être aux normes. Toutes les chasses sont concernées par la loi, même les chasses commerciales. Les clôtures non concernées par la loi sont celles installées avant le 3 février 1993, éloignées de plus de 150 mètres de l’habitation, ainsi que les parcs d’entrainement de concours ou d’épreuves de chiens de chasse; les régénérations forestières (petites parcelles et interdiction d’y chasser); les élevages équins; la protection des sites à caractère historique, domaines nationaux, jardins publics; la protection des sites de la recherche scientifique et la défense nationale; la protection des voies de circulation ET Aéroports. Le propriétaire devra apporter la preuve de l’antériorité au 3 février 1993 de l’installation de sa clôture par tous moyens (facture, attestation administrative…).

“ResteZ vigilants”
Enfin, tout propriétaire ayant installé une clôture après le 3 février 1993 devra procéder à la mise en conformité de celle-ci avant le 1er janvier 2027. Sinon, il s’expose à des sanctions : 3 ans de prison, 150 000€ d’amende, une suspension de son permis de chasser. Ce propriétaire pourra, s’il le souhaite, bénéficier du fonds de Biodiversité (éco-contribution établie par la loi de 2019) pour la plantation d’une haie, d’arbres ou d’arbustes en remplacement de sa clôture. Les territoires pouvant rester hermétiquement clos (avant 1993) ne bénéficient plus d’aucun avantage; ils sont soumis aux périodes de chasse, au principe de l’indemnisation des dégâts agricoles, et tous types d’agrainage ou d’affouragement y sont interdits. En conclusion, avec la loi, la nature est à tous, la propriété reste privée (l’intrusion sera punie par une amende de 4ème classe, soit 750€ par personne). “Nous devrons rester vigilants concernant l’édification d’éventuelles nouvelles clôtures. N’hésitez pas à nous signaler au plus vite si vous apercevez ce genre d’installation,” ont insistent Marie et Raymond Louis, qui restent bien fidèles à ce poste d’engagement.
Contacts :
http://www.lesamisdescheminsdesologne.com/
06.82.83.88.85 (Raymond Louis) et 06.45.08.13.72 (Marie Louis) / 02.48.58.52.40.
lesamisdescheminsdesologne@sfr.fr