En Vienne, dialogue de sourds mais contestation toujours audible


Les gilets jaunes et l’actualité immédiate, ainsi que la fin des travaux dans le quartier, éclipsent sans doute des sujets demeurant pourtant décriés. Celui du projet immobilier du Clos Saint-Saturnin, par exemple.

E. Rencien

Depuis janvier 2017, une poignée de Blésois le crient haut et fort. Ils ne sont pas contre mais pas non plus pour. La reconversion programmée de l’ancien hôpital psychiatrique ne convainc pas. Et en dépit des semaines et des mois s’écoulant, édile tout comme opposants campent toujours sur leurs positions respectives. Pour rappel, le projet immobilier du Clos Saint-Saturnin a pour vocation de permettre d’ici la rentrée 2019 de faire sortir de terre 43 logements, soit 29 en accession à la propriété et 14 en locatif social. La municipalité, elle, pense que cet ensemble va redynamiser la ville. Seulement voilà, certains habitants ne se sentent pas / plus en phase avec ce qui est esquissé sur le papier, notamment  des  bâtiment de plusieurs étages. Car pour re-préciser ce qui coince, ces derniers avaient été consultés en amont du projet en 2011, mais c’est finalement le jour et la nuit. « C’est tout autre chose qui nous est proposé. Le premier projet n’est plus pris en compte et nous ne sommes plus d’accord, la parole des citoyens est dévalorisée, » s’était indigné l’an passé le collectif d’opposants constitué. Une lettre ouverte avait à l’époque aussi été adressée au maire de Blois, Marc Gricourt, pour maintenir les arguments de protestation et d’indignation : problème de gabarit, hauteur du faîtage, toits en zinc, volets roulants, points de vue obstrués… Et depuis, quoi de neuf ? Statut quo. « Nous contestons toujours le permis de construire. Le projet demeure disproportionné pour le quartier Vienne, l’un des plus anciens quartiers de Blois, où il subsiste de très nombreux bâtiments du XVe, XVIe siècles, voire antérieurs,» confirme Nicolas Viault, architecte et lanceur d’alerte bien connu sur Blois pour être régulièrement en désaccord avec le maire, pour ne pas en écrire davantage. Le dossier devrait passer devant le tribunal administratif; reste à savoir quand. Pendant ces discussions-là, le temps passe en bord de Loire, mais nous sommes bien loin du fleuve tranquille…