Covid-19, jour 31. À Romorantin, force est de constater que l’inaction n’est pas légion dans les murs de la capitale de la Sologne. Au contraire, bien loin de l’oisiveté, chaque élu et/ou candidat (déchu ou toujours en lice) retrousse les manches, s’active et s’adapte face à un contexte inédit, pour aider dans ces instants tourmentés.
Ainsi, ici, l’édile Jeanny Lorgeoux, en mode carpe diem, désinfecte les rues de sa ville tout en prenant des décisions pondérées au fil de l’eau pour le bien commun; là, le conseiller municipal d’opposition, Louis de Redon (Ensemble pour Romo, 23,8% lors du vote du dimanche 15 mars face au sortant Jeanny Lorgeoux, 34,28%), en sus vice-président au Département, distribue des plexi-glass, en éco-plastique d’origine végétale, à destination des commerçants et artisans solognots, en collaboration avec le Conseil départemental, sans oublier des visières de protection à l’usage des soignants. Aussi, la liste Romo Citoyenne (laquelle, pour rappel, a obtenu lors du premier tour, 8,07%), elle, lance un appel afin de coordonner des initiatives locales. Le groupe propose et interroge en ces termes, nous en citons des parcelles. « Notre ville est marquée par un taux élevé de personnes en situation de pauvreté (environ 18 %) et de personnes très âgées, donc potentiellement en situation de dépendance et d’isolement, par un habitat collectif important et des logements parfois en très mauvais état jusqu’au centre-ville. C’est une évidence : nous ne sommes pas égaux face au confinement. Romo Citoyenne se réjouit de la multiplication des initiatives individuelles et collectives pour s’entraider, porter secours aux personnes dans le besoin, compenser les défaillances de l’État. Coudre des masques, aider pour faire les courses ou les repas des plus fragiles, expliquer ou organiser le travail scolaire par téléphone, se donner des rendez-vous virtuels pour partager un sport, des lectures, des moments conviviaux : dans les quartiers, à travers les haies ou la porte du voisin, des idées s’échangent qui ne doivent oublier personne : tout le monde veut trouver comment être solidaire et combattre la peur. Mais comment rejoindre ces initiatives ou en bénéficier si elles ne sont pas suffisamment connues ? La municipalité doit prendre sa part et utiliser son site, aujourd’hui très incomplet et peu pratique, pour informer sur ces initiatives, les encourager et les amplifier par une coordination efficace. Le monde d’après ne se construira pas avec les méthodes d’avant. Nous devons construire efficacement les solidarités locales (…). » Chacun lira et jugera, mais chacun l’aura également saisi, l’heure, déjà suffisamment tourmentée, n’est assurément pas à la polémique de bas étage ni au tirage de couverture vers son pré carré d’intérêts, mais bien à la réflexion et l’adaptation d’idées à écouter, trier et organiser pour se parer. À examiner, confinés.
É. Rencien