En attendant le lauréat du Roblès 2022…


L’échéance approche pour connaître le nom de la lauréate du prix Roblès 2022, car ce sera, forcément, une écrivaine puisque la sélection finale a écarté tous les hommes! Il est conseillé de lire les ouvrages avant les réunions au cours desquelles il sera possible de débattre des sujets sélectionnés, les 13 et 20 mai.
Sauf catastrophe, sanitaire ou mondiale, de dernière minute, la Halle aux grains retrouvera son ambiance festive d’avant-Covid pour la remise officielle du prix le vendredi 20 mai, dès 17 heures, avec entrée li(b)re pour un show toujours apprécié dont Romain De Becdelièvre, producteur à France Culture, sera le grand maître de cérémonie. Une semaine auparavant, une rencontre-débat autour de le sélection des six ouvrages se tiendra dans l’amphithéâtre N°1 de l’IUT, au 3 de la place Jean-Jaurès (nombre de places limité à 250!), avec réservation toutefois possible (02 54 56 27 40 ou bibliotheques@agglopolys.fr ou sur place au 4-6 place Jean-Jaurès à Blois). Sans donner toutes les explications sur les œuvres retenues par les divers comités de sélection, voici quelques pistes sur les trames des six livres retenus (nominés!). Bonnes lectures…
-Le doorman, de Madeleine Assas (Actes Sud). C’est l’histoire d’un portier d’immeuble aux USA qui exerce non pas un travail de simple concierge mais de coordinateur de la vie d’un immeuble et de ses occupants. Il a peu d’amis, accumule beaucoup de secrets sur ses contemporains, mais aussi sur lui-même. On vivra au rythme de New-York par transparence et au fil des années de l’histoire du doorman dans un immeuble qui existerait vraiment…
-Jetés aux ténèbres, de Sandrine Berthet (Les éditions du Sonneur). La Commune. Les années 1870. Le procès d’un ingénieur contestataire le mènera en Nouvelle-Calédonie, non pas en charter, mais dans la cale d’un bateau aussi inconfortable qu’une coquille de noix ballottée par les flots, les tempêtes…, ce qui lui permettra de penser à son futur, là-bas, dans un pays inconnu où entre la vie en cellule (un genre de bagne comme à Cayenne), la maladie, les conditions climatiques, il réussira, avec amitié, à se sentir adopté, reconnu et apprécié des colons, mais aussi des kanaks…
-Debout dans l’eau, de Zoé Derleyn (éditions du Rouergue). Là on se retrouve en Belgique dans l’ouvrage le plus court de la sélection (120 pages) où l’héroïne se retrouve en vacances chez ses grands-parents quand , soudain, son grand-père meurt dans sa chambre. Il fait chaud. Trois chiens évoluent dans la maison. Un monde flou naît. Des mirages apparaissent. Seule une infirmière apporte un peu de chaleur humaine dans ce huis clos noir.
-D’Oncle, de Rebecca Gisler (Verdier). Là, on évolue de la Belgique vers la France et la Suisse dans une atmosphère un peu «crade» et sombre où il y a plus de loosers que de réussites sociales en haut du hit-parade. Il y a, tout de même, de l‘humour bienveillant dans cet environnement spécial un peu kafkaïen. Le ton est, également, enjoué malgré le côté dramatique des situations vécues.
-Solak, de Caroline Hinault (éditions du Rouergue). Deux scientifiques militaires se retrouvent au Pôle Nord pour travailler, secrètement, pas loin de la Russie… Un troisième larron les accompagne, mais il est muet, ce qui n’arrange rien en relations dans la nuit polaire qui dure plus de 6 mois. C’est une œuvre glaçante, chirurgicale, froide, brutale, étonnante de la part d’une femme, bretonne de naissance. «Ça été écrit à l’os» a expliqué, calmement, un membre du jury des bibliothécaires.
-Furies, de Julie Ruocco (Actes Sud). On se retrouve en Syrie au début d’une énième révolution avortée. Deux personnages évoluent dans Furies, un pompier devenu croque-mort, et sa sœur qui continuent à vivre malgré les moments difficiles traversés par leur pays. C’est un roman noir, mais très vivant qui met en exemple des tranches d’histoire dans ces pays en guerre et en perpétuel mouvement dans le cadre des révolutions qui ont secoué ce secteur du monde.
Jules Zérizer