Le climat mobilise les uns et les autres, et tous les territoires. La communauté de communes du Romorantinais et du Monestois apporte elle aussi sa pierre à l’édifice en souffrance. Une réunion publique était organisée sur ce sujet brûlant lundi 29 avril à Mennetou.
Fabien Tellier
La communauté de communes du Romorantinais et du Monestois, déjà labellisée » Territoire à Energie Positive pour la Croissance Verte » (TEPCV) en 2016, a commandé et financé un Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) élaboré par AD3E Conseil, bureau d’études dédié aux métiers de l’efficacité énergétique, du développement durable et de la prévention des risques sanitaires. Lundi 29 avril, élus de la communauté de communes, représentant de Gaz Réseau Distribution France (GRDF), du réseau de distribution d’électricité (ENEDIS), du service Conseil en Énergie Partagé (CEP), de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEM) ainsi que différents acteurs sociaux mêlés de citoyens étaient réunis à la salle des fêtes de Mennetou-sur-Cher pour un temps d’échanges autour des premiers éléments qui couvrent 16 communes et ses 35 000 habitants. Jeanny Lorgeoux, président de la communauté de communes, a d’emblée prévenu. « Si le changement climatique n’est pas freiné, la facture énergétique de chaque logement en 2030 dépassera, les 1 840€ » . Didier Guénin, premier adjoint au maire de Romorantin-Lanthenay a, lors de son intervention, souligné que la trajectoire, actuelle selon le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) induit hélas quatre degrés supplémentaires dans les prochaines années. Or, c’est là une estimation à l’échelle de la planète entière, planète qui, étant abondamment fournie en zones maritimes, fait que la hausse de la température en pleine terre sera sans doute d’environ le double. Il a également fait mention d’une étude selon laquelle si rien ne se fait pour le climat, une température de 63°c en 2100 pourra être ponctuellement atteint sur 75% des terres habitables, température qui pose au corps humain de graves problèmes d’hydratation. Didier Guénin a conclu en rappelant l’impérieuse urgence d’agir : « Il faut qu’en 2050 la consommation énergétique et la production de gaz à effet de serre baissent considérablement, voire atteignent le quasi zéro émission! »
Action, réaction
Un état des lieux du territoire de la Sologne en matière d’énergie a été dressé. GRDF a contribué à la précision du diagnostic en livrant les données exactes de consommations en gaz. GRDF accompagnera les propriétaires d’un logement en alimentation fuel pour une conversion gaz et les exploitations agricoles qui s’inscriront dans un projet commun de gaz vert obtenu par méthanisation. Des projets vertueux ont été évoqués : méthanisation sur le territoire de Romorantin en cours d’étude, constructions d’éoliennes, études concernant la géothermie et le solaire, utilisation de la filière bois énergie qui est abondante dans une Sologne composée de 41% de forêts. Des tables rondes, pour faciliter les débats et les échanges autour de la mobilité, de l’aménagement du territoire et du développement économique du territoire, ont été mises en place. D’une durée de 6 ans, le PCAET est un projet territorial de développement durable qui doit permettre de traduire les engagements du territoire dans une transition énergétique et écologique. Les objectifs sont les suivants : optimiser les consommations d’énergie du territoire qui pèsent sur les budgets, réduire les émissions de gaz à effet de serre, développer les productions d’énergie locale et renouvelables, maintenir la qualité de l’air et préserver les espaces naturels. Il débute cette année par ce premier diagnostic réalisé par AD3E Conseil et il s’achèvera en 2025 avec, il faut l’espérer, une nette diminution des émissions de gaz et de la consommation énergétique en matière fossile. Il y a du travail en perspective : l’énergie en Sologne provient à 17% du milieu renouvelable alors que la région Centre-Val de Loire vise pour 2050 globalement 100% ! À cœur vaillant, rien d’impossible ?