Son dernier exploit est la participation au célèbre Marathon des Sables dans le désert marocain. 244 kms en six étapes avec une dernière dédiée à l’UNICEF. Ils étaient sur ce parcours 1078 concurrents, encadrés par 450 bénévoles et 63 personnes assurant le staff médical. Pompier professionnel et préparateur physique au club de football de Bourges Manu Fabre, même si le projet semble un peu fou, n’a rien d’un « illuminé de l’extrême » : « je n’avais fais jusque là que des courses à durée supportable. Mon plus grand parcours était le marathon de Paris mais je voulais depuis longtemps me confronter à quelque chose de grand, là où l’on se prouve quelque chose… » Il est vrai que courir dans les sables, les dunes, dormir dans des conditions spartiates, emmener son « gite et son couvert » sur le dos, est évidemment une expérience humaine qui mérite d’être saluée. Pas un adepte de la performance à outrance, il voulait simplement et humblement se confronter à une expérience sportive et humaine de haut niveau. Finir le parcours tel était son objectif. « La première étape fut terrible, avec mon sac de 13 kg je souffrais des épaules et je me disais : je n’irai jamais au bout, cette course n’est pas pour toi. Puis j’y suis arrivé, j’ai enchaîné les autres avec plus de bonheur… » Il l’avait préparé ce marathon depuis des longs mois en prenant tout en compte ; diététique, accoutumance à la chaleur en travaillant dans un sauna à 60°, préparation des pieds à l’effort, 150 km de course par semaine avec tout le matériel sur le dos etc… « J’ai eu une grande frayeur trois semaines avant le départ en voulant faire une dernière séance de 4 heures. Grosse erreur, car j’ai ressenti une pointe au mollet et c’est mon épouse qui est venue me chercher sur le bord de la route. J’étais furieux et exécrable, néanmoins avec de bonnes séances de Kiné j’ai pu m’embarquer pour l’aventure… ». Quoiqu’il en soit, bravo à notre Vierzonnais qui est revenu avec plein d’images dans la tête ; de celles qui forgent la vie d’un homme lorsqu’il est seul, qu’il souffre et qui, dans ces instants, trouve en lui les vraies valeurs de la vie. « je pensais à ma famille, à tous ceux qu’i m’avaient encourager et qui m’envoyaient par le net des messages vraiment touchants. C’est pour cela que je n’ai jamais pensé à abandonner car c’était pour moi un objectif à atteindre : finir le marathon des sables avec ce sentiment d’avoir accompli un acte fort … » Belle expérience d’un garçon accompli, profondément humain et qui, désormais pense à d’autres défis : Muraille de Chine, Marathon de New York, le tour du Mont Blanc l’Antarctique en 2015 et revenir sur le marathon des sables avec cette fois, un petit challenge de performance. Un pari un peu fou certes mais lorsqu’on connaît le personnage on ne peut qu’applaudir car, avec passion et lucidité Emmanuel Fabre bâtit son désir d’aventure raisonnée et raisonnable maintenant qu’il est physiquement bien : « après je pourrai prendre ma retraite sportive… J’ai la chance d’avoir une famille extraordinaire qui comprend et partage ma passion et cela est pour moi une incontestable motivation… »A voir le regard de ses deux filles on ne pouvait qu’acquiescer. Un Papa aussi passionné et aventurier raisonné un vrai bonheur…
J.F