Elle jubile, nous jubilons, vous jubilez…


La reine d’Angleterre, Elizabeth II, célèbre en ce début de mois de juin son « jubilé de platine ». Vérifiez les dates, seuls les Anglais-es de plus de 70 ans ont connu un autre souverain ! Seulement quelques jours après la fête des mères de chez nous, les Grands Bretons, Brexitiens convaincus ou pas, fêteront donc leur deuxième fête des mères de l’année – celle de leurs propres génitrices c’était en mars- parce que la Queen c’est un peu leur maman à tous. De là à lui offrir un collier de nouilles fabriqué main avec marqué dessus « Mummy I love you », il n’y a qu’un pas à franchir. Comme le prix des nouilles a bien augmenté, parce que le blé est rare. Comme ce qui est rare est cher, le collier, en période de pénurie, même pas inscrit Cartier, devient un beau cadeau.
Alors que, chez nous, la deuxième tranche de règne de Not’Manu, à l’Élysée, vient tout juste de débuter, ses six ans, ça fait petit joueur à côté de la proprio de Balmoral (Écosse). On est d’accord que la Queen est actuellement plus comparable à un musée vivant, la visite en moins, qu’à une autorité politique. On le sait bien que c’est Boris, l’homme qui hait les coiffeurs, les coiffeuses aussi, qui dirige le pays, avec le Parlement… Voilà d’ailleurs une attitude toute britannique que de laisser les commandes du royaume à Bojo. Au pays des Monty Python et de Benny Hill, c’est encore faire preuve de beaucoup d’humour. La gestion faite par le locataire du 10 Downing Street du Brexit, de la Covid, et tout ce qui va avec, est exemplaire pour ceux qui aiment la rigolade. Pour vous dire, il vient d’instaurer une taxe sur les bénéfices des producteurs d’énergies pour financer les aides aux ménages britons. Comme quoi, le libéralisme et tutti quanti …
Autre ami de la gaudriole, l’ex-président Trump, est de retour. Comme Mickaël on l’aime toujours. À l’aune du populisme, il vient juste après Dieu -celui que vous voulez- la traduction de son deuxième prénom c’est Prophète, comme Jésus ou Mahomet. Plus populiste que lui, tu meurs et tu ne ressuscites pas. Pour ce personnage, une vingtaine de morts dans une école primaire, ce n’est pas à cause de la vente en libre-service des fusils d’assaut. Que nenni. C’est au contraire que les instits n’étaient pas armés ! Et dire que le mec, et ses compères, parlent de l’avortement comme d’un assassinat.
Dans la catégorie clown sans nez rouge mais avec barbe fournie, nous avons trouvé cette semaine le pendant de la Compagnie Créole chez les dirigeants de Kaboul. Ils ont lancé en chœur Au bal masqué, ohé, ohé, les filles de la télé. Les dernières femmes afghanes dont on voyait encore le sourire, tentation ultime, doivent cacher ce visage – on ne vous dit pas si c’était un sein- que l’on ne saurait voir. Comme chez les Conservateurs Américains, une femme que l’on agresse en Afghanistan, c’est de sa faute. Un peu de peau qui dépasse, c’est un appel éhonté au viol. Il l’a dit le chef suprême, Haibatullah Akhundzada, faut pas tenter le mâle en rut, on vous avait prévenu. Rendre le visage d’une femme visible, c’est que pour la lapidation …
Dans la catégorie pince sans rire, nous avons aussi le ministre Russe des affaires étrangères. Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirme que la guerre serait bien plus courte s’il recevait les armes requises, le sieur Lavrov estime que la guerre qui dure, les morts de militaires, de civils aussi, tout ça, c’est la faute de l’Ukraine. Elle ne devrait pas résister et, de cette manière, ça se passerait tout de même beaucoup mieux ! Et Sergey, avec la vaseline, vous envisager de faire quoi ?
On va attendre encore quatre ans pour le centenaire d’Elizabeth et dans dix ans, ce sera une nouvelle double fête des mères à l’anglaise. Ca risque d’être un peu chaud quand même… Entre temps on n’a pas fini de jubiler tous les jours.