Depuis des années, les responsables de l’organisation syndicale Force Ouvrière des services publics et de santé du Cher dénoncent avec force les conditions insupportables dans lesquelles travaillent les agents au détriment des soins apportés aux résidents. Jeudi dernier, ils étaient sur le terrain en bloquant partiellement le rond point situé comme symbolique près de l’établissement de Bellevue dont Laure Bachard, secrétaire générale départementale du syndicat vise comme site où les conditions de travail sont inacceptables : « Cela fait des années que l’on tire la sonnette d’alarme quant aux conditions de travail dans nos établissements. Le personnel est à bout de souffle et n’est plus en mesure de prodiguer les soins et prestations de qualité auxquels les résidents ont droit. Nos directions, les Tutelles (ARS) sont de plus en plus exigeantes et les gouvernements successifs ne nous entendent pas. Ils se moquent de nous et plus grave des usagers, des familles. C’est pour cela qu’aujourd’hui même sous la pluie nous sommes dans la rue pour alerter l’ensemble de la population. Nos directions nous culpabilisent et cela devient insupportable… » Des représentants des familles étaient présents ce matin pour apporter leur soutien à cette manifestation : « Nous ne sommes pas des syndicalistes mais simplement les enfants de parents qui méritent mieux en termes de soins, d’hygiène, d’accompagnement. C’est par solidarité que nous sommes présents auprès de ceux qui souhaitent être entendus et qu’enfin les décideurs prennent conscience que le problème est grave. On se rend compte combien leur travail est difficile, ils font ce qu’ils peuvent avec peu de moyens, çà nous en sommes convaincus car ce n’est pas à eux que l’on s’adresse mais bien à ceux qui doivent régler ces problèmes. Nous avons rencontré les autorités responsables mais on ne nous entend pas, on nous reçoit mais on nous dit que l’on a rien à nous donner…Au Conseil départemental, ce sont eux qui décident et qui sont maîtres des finances : que font –ils ? Nous sommes face à la réalité : manque de soins d’hygiène, conditions de vie difficiles, une direction qui n’a pas les moyens qu’elle réclame : c’est toute la chaîne qui est pénalisée ; de la direction aux employés et plus grave, jusqu’à nos parents et malgré cela, les factures sont toujours élevées. Allons nous un jour ou l’autre être entendu face à cette crise. Les personnes âgées ont tout de même droit à du respect dans leur fin de vie ». Le syndicat berruyer indique que pour 2017, 650 lits d’hospitalisation seront fermés en région centre. La crainte est que les EHPAD soient touchés et qu’ainsi, la situation empire avec réductions d’effectifs et des conditions de travail détériorées. Des tracts alertant la population qui, un jour ou l’autre, sera confrontée à ce problème, étaient distribués aux automobilistes sur ces « blocages filtrants ». Malgré les désagréments d’une telle manifestation car la file de voitures s’étendait avenue Marcel Haegelen dans le sens nord/sud, les automobilistes étaient dans leur majorité réceptifs. Bien sûr, quelques irascibles tentaient de forcer le passage au risque de renverser celles et ceux qui, sous la pluie ne faisaient qu’alerter leurs concitoyens qu’un grave problème d’accompagnement de nos ainés est en train de rendre la vie des uns et des autres inacceptable. Les autorités responsables, entendront elles les cris de ceux qui veulent que vieillir se passe dans de bonnes conditions : tout simplement ?
Jacques Feuillet