L’information circulait depuis plusieurs jours. La nouvelle est désormais officielle car une signature a eu lieu mercredi 8 novembre entre les deux entreprises de santé.
Jusqu’ici gérée par le groupe indépendant HPVL (Hôpitaux privés du Val de Loire), la polyclinique de Blois installée à la Chaussée-Saint-Victor bascule cet automne-hiver dans un autre mode de fonctionnement qui sera teinté d’une vocation régionale. Elle vient en effet de rejoindre le groupe Saint-Gatien, leader de l’hospitalisation privée en France, constitué avant ce rachat de 16 établissements sanitaires en France dont 2 à Tours, 1 à Orléans et 4 en Île-de-France, employant plus de 300 personnes et dont le chiffre d’affaires pèse
36 M€. Pourquoi un tel changement ? « Concernant, d’abord le choix de Saint-Gatien, parce qu’il n’existe pas 36 groupes de ce type, à l’esprit familial et proches de nos valeurs, et ensuite, car nous souhaitons donner le choix aux patients sur l’axe ligérien, » justifie Yvan Saumet, actuel directeur de la clinique privée blésoise et actionnaire, en détaillant. « Les décisions ne seront sans doute plus prises à Blois mais sur un plan régional. Nous garderons les mêmes spécialités de santé. La vérité, c’est qu’aujourd’hui, on ne peut plus rester tout seul dans son coin. Dans le GHT (groupement hospitalier de territoire) public, sans prétention, nous n’avons pas eu l’impression d’être prioritaires, alors nous avons cherché ailleurs. Avec ce rapprochement avec Saint-Gatien, nous allons pouvoir aller plus loin en toute cohérence. » Faire partie d’un ensemble important, ça modifie en effet la donne, c’est notamment un atout pour attirer de nouveaux praticiens. Les mauvaises langues pourraient aussi y voir le signe d’une mauvaise santé financière de la polyclinique de Blois. « Nous ne cachons pas les difficultés, nous avons perdu 900 000 € cette année. Regardez le rapport de la cour des Comptes sur la baisse des tarifs des cliniques face à l’hôpital, 25 % de différence pour effectuer les mêmes actes. Mais la question financière n’a toutefois pas constitué le point de départ de notre réflexion, » commente sans sourciller Yvan Saumet. « Encore une fois, l’idée est partie d’une réflexion commune sur le parcours du patient. »
Un nouveau chef bientôt nommé
Autre conséquence induite avec l’arrivée du groupe Saint-Gatien, Yvan Saumet quittera dans quelques semaines son poste à la direction de la polyclinique. « Il est important qu’il y ait ce relais. A force, vous avez moins d’idées ; au bout d’un certain temps, vous perdez des qualités, donc il me semble normal d’effectuer une telle évolution dans la direction d’un établissement. J’ai de toute façon toujours bougé professionnellement parlant. Après ? Je vais faire autre chose. » Oui mais quoi ? Le directeur sur le départ, aussi président de la Chambre de commerce et d’industrie de Loir-et-Cher, viserait-il à tout hasard un premier fauteuil municipal à Blois, comme le laissent sous-entendre les bruits de couloir ? « Les élections de 2020 ne font pas partie de mes projets. Il y a décidément des gens qui pensent pour moi (rires) Non, la politique, c’est trop compliqué ! Je compte continuer à m’investir dans le domaine de l’animation économique et entrepreneuriale. Mais je vous en reparlerai plus précisément le moment venu. » En plus, le travail, c’est la santé il paraît…
Emilie Rencien