Dans le cadre des manifestations autour de la journée internationale des droits des femmes, le préfet Jean-Pierre Condemine avait convié à déjeuner dix femmes travaillant dans notre département dans divers secteurs après avoir satisfait à un cursus en apprentissage.
Qu’elle soient apprenties, maîtres d’apprentissage, créatrices d’entreprises, elles ont toutes en commun le fait d’exercer des métiers traditionnellement et habituellement réservés aux hommes comme peintre en bâtiment ou en peinture automobile ; technicienne en enveloppe des bâtiments ; service en restauration haut de gamme ; cheffes d’entreprise optique ou en peinture, maîtres d’apprentissage au lycée hôtelier de Blois, en peinture BTP bâtiment…etc. Le préfet Condemine a rendu hommage à ces femmes qui ont choisi l’apprentissage dans des métiers bien éloignés de la mixité, pour suivre, avec succès, leur vocation et formation professionnelles, en précisant que «La mixité des métiers est un gage d’égalité et un rempart contre les agissements sexistes». L’implication des femmes dans la vie économique et écologique est importante tout comme leur opiniâtreté. De plus, certaines ont eu un changement important de parcours professionnel, ce qui est audacieux, parfois risqué et leur succès n’en a que plus de mérites. Témoin de cette journée, Danièle Lecomte, que nous avons rencontrée, a connu plusieurs galères et petits métiers afin de pouvoir se payer un permis de conduire, gage de son indépendance et des possibilités de se professionnaliser et rebondir. Il y a une décennie, à 26 ans, elle crée à Ouchamps une entreprise de peinture, en SASU depuis 2014, après des chantiers en auto-entrepreneuse, à la suite d’un stage de formation à l’AFPA, puis à l’entreprise Portevin de Blois, en relation avec la Mission Locale de l’Emploi. Aujourd’hui, elle travaille avec une collaboratrice et forme une apprentie. Son père œuvrait dans le bâtiment, mais pas dans la peinture. Mère de famille, elle organise ses semaines en fonction des priorités des chantiers, avec l’appui de son époux qui, lui, travaille dans la maintenance en industrie. Danièle s’est spécialisée dans la rénovation et la restauration (90% de son chiffre d’affaires) et sa ténacité alliée à son professionnalisme de plus en plus en plus performant, au fil des ans, lui assure une clientèle satisfaite et fidèle qui relaie ses qualités d’artisane auprès de potentiels clients futurs. «Je n’ai jamais été aussi heureuse» sourit-elle, contente de son sort et en souhaitant la pareille à d’autres filles qui n’oseraient pas sauter le pas vers un métier trop considéré, à tort, comme masculin.
J.Z.