Du 9 au 13 octobre, le Domaine de Chaumont-sur-Loire organise la seconde édition de l’événement haut en pétales et en couleurs, « Quand fleurir est un art »… Et quel art, et même, une poésie ! Visite guidée.
Plutôt rose à épines ou fleur bleue ? Dans les salles du château, Pascal Mutel, designer florale Gilles Pothier, maître fleuriste (Meilleur Ouvrier de France et champion du monde s’il-vous-plaît), ainsi que Charline Pritscaloff, Meilleur Ouvrier de France, possèdent un don magique, celui d’effacer l’espace d’une visite les ornières à chardons du quotidien au profit de chemins poétiquement plus fleuris. Les 25 apprentis de l’école des fleuristes de Paris, sous la conduite de leurs professeurs Garry Taffin et Martine Soulier, très grands professionnels du design végétal, ne déméritent pas non plus, eux aussi dotés d’une baguette magique au pouvoir de fleurs. En passant d’une pièce à l’autre, même masqués, impossible de ne pas ressentir une émotion devant les compositions savamment disséminées, et surtout, de ne pas percevoir les couleurs et les odeurs, tantôt puissantes, tantôt timorées.
Cinq jours pour voler de pétale en végétal
La passion se lit dans les bouquets, le talent se mesure jusqu’au bout des pétales. Et pour cela, Chantal Colleu-Dumond, directrice du domaine de Chaumont-sur-loire, a toujours l’odorat créatif avisé. « Souvent, je trouve que les concepteurs floraux ne sont pas mis en valeur en adéquation avec le lieu. J’ai par exemple vu certains d’entre eux exposés sous des tentes à Singapour, » raconte-t-elle. « Alors j’ai songé immédiatement que l’écrin de Chaumont pouvait représenter un endroit extra ! C’est aussi l’occasion de donner un coup deprojecteur sur des métiers pas toujours assez considérés. L’idée a ainsi germé. » L’an dernier, la graine de facto semée, les premières moissons fleuries se sont tenues avec succès. Cet automne 2020, l’agenda des manifestations est bousculé, mais à Chaumont, les fleurs ont à nouveau droit de cité, histoire d’égayer ces derniers mois ternis. Assurément, en ces temps encore bien contrariés par le virus Covid-19, ici comme ailleurs, les visiteurs ne prennent en ce moment de la vie que la fleur… Et à Chaumont, vous n’avez que cinq jours pour butiner le meilleur, jusqu’au 13 octobre.
É. Rencien
Photos (c) Émilie Rencien