Chacun sait que la cathédrale Saint-Etienne de Bourges est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, beaucoup moins qu’il y a un autre bien inscrit sur la liste du patrimoine mondial : les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La Cathédrale de Bourges est ainsi un des rares sites français à être inscrit au patrimoine mondial à deux titres : en 1992 en tant que chef d’œuvre de l’architecture gothique et en 1998, en tant « qu’étape » des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les autres sites doublement inscrits sont la basilique de Vézelay, la Cathédrale d’Amiens et le Mont Saint-Michel. Afin de développer la notoriété de Bourges sur ces Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et de renforcer l’accueil des pèlerins, la ville et la fédération de randonnée du Cher ont décidé d’améliorer l’itinéraire existant vers et depuis Bourges, dans l’optique de le rendre plus attractif, plus agréable et plus sûr. Fin mai, Pierre-Antoine Guinot, maire adjoint à la culture, et Elisabeth Cayrel, chef de projet patrimoine, avaient convié les Berrruyers à découvrir cet itinéraire qui traverse Bourges d’est en ouest et cette rénovation du balisage, par l’implantation de clous coquilles matérialisant mieux cette voie de pèlerinage mais pas que, car elle représente aussi, pour beaucoup de marcheurs, l’accomplissement d’un beau projet personnel, agrémenté par la visite de monuments prestigieux. Bon nombre de marcheurs partis de Vézelay passent par Bourges alors que le tronçon se partage en deux à La Charité-sur-Loire ; l’un passant par Bourges et l’autre vers Nevers et Neuvy-Saint-Sépulcre (Basilique inscrite à l’UNESCO au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle) se rejoignant à Gargilesse-Dampierre au sud de l’Indre. Cette initiative municipale a aussi un intérêt « économico-touristique » puisque les « pèlerins » sont aussi des consommateurs et de plus, pour une grande majorité, avides de connaissances touristiques. A Bourges, ils peuvent y trouver leur compte et ces clous coquilles leur offrir un bel outil de découverte.
Les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle
Tout au long du Moyen Âge Saint-Jacques-de-Compostelle fut la plus importante de toutes les destinations pour d’innombrables pèlerins venus de toute l’Europe. Pour atteindre l’Espagne, ils devaient traverser la France et les monuments historiques notables qui constituent la proposition d’inscription au patrimoine mondial étaient des jalons sur les routes qu’ils empruntaient. Les critères d’obtention d’une inscription au patrimoine mondial sont d’une grande rigueur ; les édifices et ensembles proposés doivent représenter dans leur diversité une évocation fidèle du contexte du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Aujourd’hui, ces voies sont ouvertes, parcourues par tous et qu’importe que l’on soit croyant ou non, ces parcours sont parfois des temps de vie, seul, à deux ou plusieurs où l’on partage, échange, tout en se délectant de ce que la nature offre de beau dans ses paysages et monuments et pour ceux qui ont fait le chemin en totalité ou en partie, c’est une richesse incommensurable. Pour preuve, deux Vierzonnais, Jean-Paul et Virginia qui sont actuellement sur le parcours portugais, le « Caminho Português », après avoir fait celui du Puy-en-Velay, et envoient de temps en temps, des photos magnifiques de leur périple comme un « petit coucou au Petit Berrichon ».
J.F.