David Gauthier et Nicolas Boigeaud sont dans leur préparation pour ce qui sera un grand défi pour ces deux athlètes qui abordent ces triathlons spécifiques avec des objectifs et une mentalité différente.
Pour David, engagé sur le triathlon d’Embrun en août, considéré par les spécialistes comme l’un des triathlons les plus durs du monde si ce n’est le plus dur, ce sera la compétition : « faire un bon vélo (188 km) et surtout aller au bout. Le vélo c’est mon point fort, en natation çà va, c’est en course à pied qu’il faut que j’accentue ma préparation et en ce sens je suis le groupe de Patrick Ribeiro ce qui me donne un bon timing ». Son petit handicap est le manque de temps pour mieux se préparer car, dentiste à Vierzon, les temps libres en semaine ne sont pas nombreux. Pourtant, on sent bien ce désir d’affronter ce challenge avec détermination mais aussi lucidité et dans ces épreuves longues et difficiles l’aventure n’est pas de mise on s’en doute.
La natation (3.8km) se déroule sur le plan d’eau d’Embrun sur les bords du lac de Serre Ponçon. Le vélo (188 km) est montagneux (près de 5000m de dénivelé) avec la « grimpette » du col de l’Izoard classé hors catégorie par le tour de France. C’est là qu’il faut gérer ses efforts car ensuite vient la course à pied soit un marathon le long du lac et dans les rues d’Embrun. David en faisant dans les 14 h serait très heureux c’est d’ailleurs ce qu’on lui souhaite. N 2016, le 1er James Cunnama pointait en 9 h 35.45 et le dernier classé 784e était crédité de 17 h 03.31.
Nicolas, quant à lui, connaît bien le triathlon d’Embrun avec à son actif un temps de 15 h 11. Son choix cette année s’est porté vers Nice en juillet : « pour changer un peu, le dénivelé est moins important qu’à Embrun (1800m) et la course à pied est le long de la promenade des Anglais donc sur du plat. La natation aura lieu sur le site de la plage du Centenaire dans les eaux de la méditerranée en deux boucles. Le parcours vélo mènera les coureurs dans l’arrière pays niçois en traversant des villages pittoresques. C’est sur ce parcours qu’aura lieu en septembre 2019 le championnat du monde Ironman. Pour Nicolas, c’est une préparation rigoureuse qui est entamée mais l’objectif reste le plaisir : « c’est une passion pour moi, me faire plaisir et accepter ce mode de vie qui m’épanouit. J’ai fait l‘ultra trail de Guéret en décembre 2016 où j’ai bien fini et dans ce triathlon de Nice, je veux d’abord éprouver du plaisir. Finir bien sûr, aller un peu plus vite en vélo notamment mais bien gérer mon organisation de course »
Voilà deux garçons attachants, courageux car s’embarquer dans une telle aventure comporte des risques mais à les entendre on ressent de la maîtrise, bien utile dans ce genre d’épreuve car les trop bouillants sont souvent mis à la raison et dans un Ironman, il faut faire « marcher » tout son corps sans oublier la tête car sinon la sanction tombe vite.
Jacques Feuillet