Les temps sont durs pour les rêveurs et les fans de shopping. Dépenser de l’argent lors d’un lèche-vitrines fait pourtant partie des moments agréables de l’existence et des plaisirs de la vie qu’il nous reste encore, en plus entre autres, de la gourmandise et du chocolat ! Or, sous le poids d’effets mauvais qui se conjuguent (e-commerce prégnant versus désertion des centres-villes; marché de seconde main plutôt que fast fashion; collections frénétiques lancées, parfois chaque semaine, par les marques qui dépassent les seules saisons traditionnelles automne-hiver et printemps-été d’antan, multipliant les créations éphémères, dont le consommateur (ou surtout la consommatrice) se lasse très vite, mais par contre très polluantes; etc.), l’industrie textile connaît à son tour le spleen moderne. Kookaï, Go Sport, San Marina, André, Camaïeu… Autant de noms bien connus, dans la place commerciale de l’habillement et de l’équipement de la personne depuis un moment, qui vont disparaître ou sont menacés de disparition, au même titre que les grands singes de Bornéo. Contrairement à la biodiversité, cela peut avoir la vertu de « nettoyer » le marché qui devient saturé par trop d’empilements et de foisonnements d’offres de fringues qui encombrent les placards, fâchent les banquiers et encore une fois, n’aident pas la planète à se porter mieux, puisque même en réalisant une bonne action dans les box de recyclage dédiées que tout le monde connaît, le don devient déchet dans le désert africain notamment. Et puis, c’est mathématique : l’inflation aidant aujourd’hui plus qu’hier, la clientèle ne peut pas acheter partout, au regard d’un choix babylonien d’abondances aussi bien en boutique que sur internet. Au coeur de cette fabrique textile qui produit, produit, produit, de nombreuses marques, depuis une poignée d’années, tentent de planter les arbres qui cachent la forêt : mentions de matériaux durables et recyclables, et surtout, toujours plus d’agrandissement des tailles pour flatter les clients (et surtout clientes). Si comme moi, vous avez conservé par sentimentalisme quelques tops glitter (à paillettes) de votre adolescence, l’exercice est élémentaire, le constat de surcroît : le 34 d’aujourd’hui dans lequel vous rentrez aisément, bien que vous ne soyez ni filiforme, ni mannequin, ni anorexique, fait certes plaisir à l’ego mais se trouve bien loin de la réalité morphologique et du 34 fillette des années 2000 par exemple dans lequel vous ne parviendrez pas à rentrer le coude ! L’industrie textile meurt de cette course à l’échalote, et comme pour bon nombre de secteurs d’activité, d’un univers de concurrence dans la veine « à la vie, à la mort » qui oublie souvent la qualité au profit de la quantité et rentabilité. En écrivant ces lignes, un souvenir de lecture revient, intitulé « Le costume du mort ». Une histoire surnaturelle, mêlant horreur et fantômes, écrite par Joe Hill, l’un des fils du maître américain du suspense, Stephen King. Le roman de 2007 narre l’épopée folle d’une star de heavy metal, Jude, qui va acheter une veste un brin spéciale car il s’agit du dernier costume d’un mort qui va réapparaître auprès de son nouveau propriétaire dans un esprit vengeur, avec le lot de déraison et d’épouvante qu’il soit possible d’imaginer, aux antipodes des « flowers »(fleurs) du «#revengesong » (ou chanson de la revanche, sur un ex qui vous a trompée, (le malotru !),par exemple) actuellement numéro 1 en France, semées par l’artiste pop Miley Cyrus, mais peut-être proche de l’accident routier causé par Pierre Palmade et aux conséquences indicibles…. Donc, déclin, mort, vengeance : une association d’idées en poussant une seconde, débarque alors l’image d’un style que nous aimons suivre, l’habit politique. Ce sont d’autres allégories, à cet instant, auxquelles nous songeons. Celles qui rythment depuis quelques années, dans un rythme qui s’accroît, notre département de Loir-et-Cher qui regorge d’affaires taillées dans des costumes politisés qui ne semblent décidément pas, eux non plus, de la bonne taille (et qui nous valent l’attention de la presse nationale mais pas de manière valorisante). Du plus ou moins grave, entre enregistrement, villa, envoi postal depuis la Russie aux frais de la princesse Sénat, et maintenant, même, présomption de viol, ces histoires s’avèrent moins fictionnelles qu’un bouquin à la sauce fantastique chez Albin Michel. Quoique, cela dépend car si les mouvements de libérations de la parole du style #MeToo ont été bénéfiques, ils peuvent parfois favoriser des excès de délations gratuites et calomnieuses. Les peaux de banane, souvent plus coutumières du côté de la politique nationale et mises en lumière, arrivent à contaminer l’échelon politique local qui n’hésite plus à diffuser et afficher son manque d’états d’âme à des fins souvent électorales. Ils et elles vont aussi devoir bientôt revoir leurs garde-robes pour ne pas virer mortifères. Comme quoi, le shopping peut parfois mener à bien des chemins ! Un conseil : lors de votre prochain craquage et achat de costume, veuillez à regarder dans le miroir et à lire attentivement l’étiquette.