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Des agriculteurs innovants témoignent

Cela ressemble à une traditionnelle journée portes ouvertes mais le label Innov’Action porté par les chambres d’agriculture et la FDGEDA s’ouvre davantage sur un ciblage spécifique d’agriculteurs innovants. Les deux actions ouvertes dans le cher, concernaient  une exploitation à Saint Hilaire en  Lignières tenue par M. Rondier dont l’action est de gérer la conduite de ses céréales et du pâturage avec un drone. Près de Bourges, à Senneçay, c’était le témoignage d’un agriculteur qui, depuis quinze ans, se consacre à la culture bio sur le thème : Légumes de plein champ, moteur économique en système céréalier bio. Didier Leprêtre nous explique la genèse de cette conversion au bio depuis 2001 : «  Agriculteur conventionnel depuis longtemps, ce mode ne me convenait plus. L’agriculture conventionnelle veut des champs toujours plus propres et j’en avais assez de passer et repasser pour détruire les mauvaises herbes. J’ai rencontré des collègues qui étaient dans le bio depuis des années et qui réussissaient. Ma décision était prise et en 2001 je me suis lancé dans  la culture céréalière  et des légumes de plein champ… » Pourquoi pas d’élevage ? : « C’est vrai que cela pose un problème d’apport organiques que nous devons  aller chercher notamment les farines de plumes plus riches en azote, le fumier composté et les fientes de volaille. Je ne reviendrai pas au conventionnel malgré tout et mes parents faisaient déjà à leur époque, de la culture bio sans le savoir (1936). Avec les moyens que nous avons aujourd’hui, notamment le guidage par GPS et les machines sophistiquées (Ecimeuse, herse étrille) nous pouvons assurer une agriculture de qualité et de plus, j’arrose, donc cela sécurise ma conversion… ». Cette adaptation des équipements matériels sont des moyens de façonner la terre en préalable aux implantations : « nous n’avons pas de constructeurs locaux pour ces engins et c’est en Allemagne que se trouve par exemple les herses étrille. Pour l’écimeuse frontale, (rotors qui tournent à grande vitesse et qui passent au dessus de la récolte, coupent les mauvaises herbes), surtout employée pour les récoltes légumières. Le matériel est très sophistiqué et c’est un poste financier évidemment très important car ce sont des engins produits en petite quantité donc le prix est élevé.. En ce qui concerne le marché,  je vends le blé  aux meuniers par l’intermédiaire de courtiers ou coopérative, pour les céréales animales, par une coopérative qui fait de l’alimentation de bétail et pour les légumes de plein champ,  je passe par une conserverie… » Un choix que Didier Leprêtre ne regrette pas et à l’entendre évoquer devant un parterre de collègues et de professionnels stagiaires de cette culture bio, on comprend que le conventionnel est loin, très loin déjà. L’agriculture Bio, c’est d’abord de comprendre ce qu’exprime le sol et ce que demande la plante au gré du calendrier et du climat. Avec l’expérience, quelques petites astuces facilitent la vie comme le jus de café sur les limaces, le souffre sur graines maïs et pois contre les corbeaux et le savon noir pour les pucerons. En bio, il faut parfois descendre de la machine et travailler manuellement mais là est le sens des enjeux d’une maîtrise agronomique et économique durable. Un grand merci à Monsieur Marc Roger de la chambre d’agriculture pour ses précieux conseils dans un domaine vraiment de spécialistes. La parole de conclusion à Didier Leprêtre : « la conduite Bio c’est écouter ce que dit le sol et la plante et adapter le matériel pour travailler ce sol… »
J.F.