Seize “contre” versus quatorze “pour”. Le schéma se répète au Conseil départemental pour l’opposition qui a à nouveau essuyé une réponse négative pour l’audit du mandat Perruchot, malgré la tenue le 6 décembre d’une session extraordinaire qui fut accordée. Un rapport interne a toutefois été présenté pour balayer les doutes financiers liés.
“On tourne en rond. Nous devons avancer ! J’envoie un message positif et constructif,” a martelé le nouveau président du Département, Philippe Gouet (UDi). Il est vrai que depuis un moment, le Département effectue du sur place, après le départ avec perte et fracas de l’ex-président Nicolas Perruchot, empêtré depuis 2020 dans des scandales de gros sous. Le 6 décembre 2021, avant le vote du budget du 13 décembre, une séance exceptionnelle a bien eu lieu, selon le souhait déterminé des groupes d’opposition (La Droite républicaine; Loir-et-Cher Autrement; CentreS 41; le duo à gauche, Benjamin Vételé-Hanan El Adraoui). Un vote a été réalisé, comme demandé également par ces derniers, mais non à bulletin secret, comme escompté. Il s’est opéré de façon nominale, publiquement, c’est-à-dire que les “pour” et les “contre” ont été prononcés par chacun à tour de rôle, à haute voix dans la salle Kléber-Loustau. Et sans suspense, forte de 16 têtes, la majorité départementale Union pour le Loir-et-Cher (UPLC) a réitéré son refus de mener un audit externe. Philippe Gouet a insisté. “Cela coûterait entre 150 000 et 200 000 euros. Nous avons saisi la chambre régionale de la Cour des comptes et sa présidente nous a donné son accord pour un travail de vérification. C’est l’organe le mieux placé! » Le conseiller départemental du canton de Chambord, leader de cette majorité, le LR Guillaume Peltier, a appuyé. “Le Loir-et-Cher est le département le plus remarquable en termes de probité.” Cela clôturera-t-il définitivement le dossier ? Trop léger ? Xavier Patier, directeur général des services du Conseil départemental, a présenté, à défaut de, un audit interne sous la forme d’un livre blanc scrutant finances, commande publique ou encore sécurité informatique et juridique, en répétant régulièrement : « Peut-il y avoir eu des malversations ici ? Là, des suspicions ? Non. Non. Non. En interne, nous sommes exigeants, rigoureux. C’est du haut vol. Non, pas de malversations.” Des préconisations par contre ont été émises pour améliorer tel ou tel point (davantage de justificatifs, de contrôles de l’élu; pas d’ouverture de plis sans élus; nouvelle charte pour un droit de regard sur l’utilisation des subventions données aux associations, notamment). Le sujet paraît scellé, l’opposition mouchée, mais certains dossiers – l’outil d’emploi Job41, l’agence d’attractivité, les plexiglass fournis durant le confinement par l’entreprise romorantinaise Stal en famille avec Nicolas Perruchot, etc. – qui crispent encore, reviendront dans cette assemblée, à n’en pas douter. Mais peut-être que la lassitude et/ou la raison viendront à bout des questions et/ou réponses à l’Hôtel du Département ? L’exécutif UPLC, d’une seule voix, affirme en tout cas, campé sur ses positions : “Face aux manœuvres dilatoires de la minorité, les élus de la majorité poursuivent leur engagement déterminé pour répondre aux préoccupations des Loir-et-Chériens sur la santé, la sécurité, les solidarités, l’éducation, l’environnement, l’agriculture, la famille, la jeunesse, le sport, le logement, le développement touristique, et l’attractivité du territoire. “
É. Rencien