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Déols – Frédéric, Julien, gardiens du lien social

Participants et organisateurs au moment de la photo de famille.

Les deux gardiens d’immeubles de Scalis et leurs collègues ont joué au foot avec leurs locataires.
Un exemple des initiatives qu’ils prennent toute l’année pour entretenir le vivre ensemble.

Sur la terrain d’honneur du F.C. Déols, les rouges, bleus, jaunes et verts s’en donnent à cœur joie, de 14 à 40 ans. Ils ont en commun d’être locataires de Scalis dans l’agglomération castelroussine. Dans chaque équipe il y a un gardien d’immeuble. Et ce sont justement deux gardiens d’immeubles qui ont organisé ce tournoi de foot à sept mixte et décontracté.

Gardien d’immeuble, ce n’est pas une vocation. Frédéric et Julien reconnaissent qu’ils ont eu d’autres occupations professionnelles avant d’être recrutés par le bailleur social Scalis. Emmanuelle Thillet responsable de la communication et Nadine Huleux responsable de secteur confirment que si le bac est obligatoire, il n’existe pas de profil type pour devenir gardien d’immeuble. « Après le recrutement au cours duquel on est attentif au profil psychologique du postulant, il y a deux mois de formation dans différents domaines : communication, troubles de voisinage, intervention pour un premier impayé etc. le gardien d’immeuble n’est pas un simple homme de ménage chargé de sortir les poubelles. Et si ce n’est pas une obligation, les gardiens sont incités par leur direction à prendre des initiatives.

Et cela va très bien à Julien Beaujean qui, à 26 ans, a déjà accumulé un certain nombre d’expériences différentes dans la restauration rapide, les cours particuliers pour handicapés. Il a aussi travaillé au Trésor Public et livré des journaux… « J’aime bien avoir une activité où il y a des rapports humains. Je suis en contact avec des locataires de tous âges. Ce travail est particulièrement varié et j’ai une bonne qualité d’adaptation. »

Il était le coéquipier idéal pour Frédéric Debray, responsable d’une centaine de locataires de la cité du Clou, à Déols. Frédéric avait organisé un premier tournoi l’an passé, les deux gardiens lui ont donné une ampleur nouvelle avec la complicité de leurs collègues de la ZUP2, La Comète et Saint-Jean, mais aussi avec l’aide du FC Déols qui a mis ses installations à leur disposition.

Zelmi, du Cercle des rappeurs disparus et Ero-San de l’Arrash Gang, deux rappeurs déolois sont venus mettre l’ambiance pendant les rencontres en interprétant leurs textes. « Nous avions déjà participé au premier tournoi. Fred nous a appelé, résume Zelmi et nous revenons bien volontier. Ce n’est pas même ambiance que dans un concert, les gens sont d’abord là pour jouer au foot, mais nous avons eu quelques spectateurs intéressés et ça c’est très sympa. »

Frédéric (au premier plan ) et Julien ( au fond à droite) ont gagné leur pari. Sourires et médailles au terme de leur animation.

« Une influence positive sur l’ambiance des cités »

Frédéric reconnaît que parmi les garçons qui se défoulent sur la pelouse il a eu des « clients » un peu turbulents. « Ils se calment en vieillissant, en fait l’ambiance de la cité est plutôt paisible. » Nadine Huleux et Emmanuelle Thillet estiment qu’effectivement le rôle des gardiens et leur implication dans différentes initiatives font beaucoup pour apaiser les tensions. Cette fois il s’agissait d’un tournoi de foot, mais il y a aussi la Fête des voisins pour laquelle les gardiens apportent la logistique et les kit « Fête des voisins », la course aux œufs rapprochant enfants et personnes âgées de la résidence Domytis.

Des cafés halls, rencontres pour un petit déjeuner au bas d’une cage d’escalier permettent également d’évacuer certains problèmes.

Les gardiens de la cité de la Nation à Issoudun ont été particulièrement efficaces. « La Nation a fait l’objet d’une grosse réhabilitation, explique Emmanuelle Thillet, avec mise en place d’une loge de gardiens en pied d’immeuble. Le 26 avril un café hall a réuni clients et entreprises qui ont participé à cette réhabilitation. En mai les gardiens proposeront une animation consacrée aux métiers du cirque et une initiation à la self défense le 14 juin. »

Le regard sur les gardiens d’immeubles évolue, fatalement, à la suite de ces rencontres. Ils ne sont plus des hommes de ménages ou des « gardes chiourmes », mais des agents du « vivre ensemble ». Ils ne seront pas toute leur carrière gardiens d’immeubles. « La cible est atteinte, conclut Emmanuelle Thillet, avec une vingtaine de gardiens dans l’Indre. Un effectif stable, lorsqu’un gardien nous quitte c’est en général au cous des deux mois de formation. Ceux qui restent s’épanouissent dans leur métier et peuvent espérer monter en compétence en devenant par exemple techniciens de l’état des lieux. »

Il y aura d’autres tournois de quartiers à Déols, très certainement.

Pierre Belsoeur

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