Arnaud, 30 ans, crée des vases et des cache-pot uniques
Il avoue 30 ans et a déjà bien roulé sa bosse, entre forêts de Sologne (il est né à Theillay) et Bretagne, entre métier de serveur en restauration, après des études au lycée d’hôtellerie et de tourisme de Blois puis de paysagiste, actuellement, après une reconversion aussi volontaire que réussie.
« Nous avions choisi d’élever notre enfant à la maison et comme ma compagne exerce aussi dans la restauration, ça s’avérait difficile pour la garder le soir et surtout s’occuper d’elle. Comme la nature m’attirait, mon père ayant travaillé à l’ONF, et que j’avais passé toute mon enfance dans les bois, j’ai repris des études à Fondettes, en travaux paysagers. Je travaille actuellement dans la région blaisoise en entretiens de jardins et d’espaces verts. Mais, je veux poursuivre une passion découverte en Bretagne, le travail des bois flottés. J’avais été séduit par ces déchets encore utilisables au cours de promenades après marées et certaines formes, naturelles, ne demandent qu’à être un peu travaillées pour devenir des œuvres assez sympathiques ».
Made in Loire Valley
Arnaud Massault a de la suite dans ses propres idées et, après un nouveau stage en création d’entreprises, il a ouvert une micro-entreprise, « M.A. Sculpture », sous le sigle « Made in Loire Valley », avec un drapeau tricolore pour promouvoir ses créations, et ce, en accord total avec son employeur.
Dans sa maison de Suèvres, il a investi en matériels (1 200 euros) et s’est armé de courage pour sculpter, d’abord pour se mettre en forme, des champignons dans des troncs d’arbre avant de revenir au bois flotté.
« La Loire a autant de réserves que la Bretagne et les récentes crues ou inondations ont parsemé ses rives, comme celles du Cher, de pépites qu’il convient de cueillir, aussi dans les sous-bois, avant de les façonner pour leur donner une nouvelle vie. De plus, la présence de castors, en bords de Loire – pas besoin d’aller au Canada…- permet de récupérer des bouts de bois qu’ils ont ciselés ou attaqués et qui portent, déjà une première signature, une patte, en quelque sorte… Par ailleurs, je me penche depuis peu sur l’utilisation de planches issues de palettes destinées à être déchiquetées et recyclées. Un processus d’imperméabilisation complétera une gamme de chaises, fauteuils et bancs, destinée au plein air, autour de piscines par exemple. Tout est récupération et les seuls ajouts extérieurs sont les vis maintenant mes compositions, quand il n’y a pas possibilité d’utiliser des ressources naturelles. Je compose avec la nature et évite la surconsommation de matières premières. Un déchet en bois n’est pas destiné qu’au feu, -encore faut-il avoir le courage d’aller le ramasser-, et sa seconde vie constitue une démarche écologique dépolluante ».
Outre toutes ces idées, le principal revenu actuel d’Arnaud et de sa micro-entreprise est tiré de la fabrication de soliflores, cadres en bois, cache-pot, suspensions, déposés en exclusivité chez Florabsys, fleuriste à Saint-Gervais-La-Forêt près de Biocoop, et certifiés, made in Loire Valley, en bois flottés, ballotés et polis, dans le dernier fleuve sauvage d’Europe, depuis sa source, peut-être… Quel chemin parcouru !
Jules Zérizer
Contacts au 06 79 83 00 22 (masculpture41@gmail.com).
